La boule noire
de Georges Simenon

critiqué par Catinus, le 20 mars 2015
(Liège - 72 ans)


La note:  étoiles
Une double histoire
Walter Higgins est gérant d’un supermarket à Williamson ( Connecticut, Usa). Sa femme Nora lui a donné quatre enfants, deux filles deux garçons, et encore un qui est à naître. Il aurait tant voulu faire partie du Country Club où se retrouvent les gens bien de la petite ville mais quelqu’un a voté contre lui. Cette personne a introduit une boule noire dans le sac qui sert au vote. Il faut que ce sac ne comporte que des boules blanches pour que le candidat soit accepté au sein de la société. Un jour, sa fille aînée lui apprendra qui a voté contre lui et Higgins en tombe à la renverse… Pour l’heure, il doit s’occuper de sa mère, cleptomane et alcoolique.

Une fois de plus, c’est plus la description minutieuse des personnages que l’histoire proprement dite qui compte dans cet excellent roman « dur » de Simenon.


Extraits :


- Il lui sembla que ce serait un soulagement, un repos, de laisser ses idées se brouiller jusqu’à ne plus considérer le monde que comme dans un rêve. Etait-ce cela que les gens cherchaient dans l’alcool ?

- Il lui revenait un souvenir d’enfance. Il arrivait, lorsqu’ils étaient un groupe de gamins et de filles à jouer, qu’un plus petit, ou un moins habile, se mêle à eux, et alors ils se soufflaient à l’oreille : « - Il compte pour du poivre et du sel. » Cela signifiait que le nouveau venu pouvait courir avec les autres, s’imaginer qu’il participait à leur jeu, mais que ses faits et gestes n’avaient pas d’importance. Il comptait pour du poivre et du sel. On l’ignorait. Et lui, qui ne savait pas, s’évertuait à jouer dans la partie un rôle, qui, d’avance, avait été déclaré nul.