Existe en blanc de Bertrand Blier

Existe en blanc de Bertrand Blier

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Sundernono, le 11 mars 2015 (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 40 ans)
La note : 5 étoiles
Moyenne des notes : 4 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 2 étoiles (58 976ème position).
Visites : 3 465 

L'abominable Bertrand Blier.

« J’ai toujours été fasciné par les soutiens-gorge. Déjà, en culottes courtes, quand je rentrais de l'école, je ne manquais pas de passer, avec mon gros cartable, devant le magasin Thirion, articles pour dames, dans la vitrine duquel, sur des bustes sans têtes, resplendissaient d'admirables soutifs. Je ralentissais le pas, et la tête retournée vers les bonnets sublimes, je me remplissais les yeux jusqu'à l'évanouissement. Des imbéciles toujours prêts à se dévouer m'allongeaient sur un banc et me tapotaient les joues. Furieux d'être extirpé de mon rêve satiné, je leur balançais mes bottines dans la gueule."

Voici comment débute ce roman vraiment très particulier. Bertrand Blier, plus connu pour ses talents de réalisateur, nous gratifie ici d’un roman étrange, absurde, cru, violent dans un ton qui se veut provocateur. On y suit un homme au drôle de destin. Elevé dans une famille particulièrement étrange, il développe très tôt un goût prononcé pour le soutien-gorge, cet objet hypnotique typiquement féminin qui le rend complètement fou. Il deviendra très tôt représentant pour une grande maison de lingerie féminine avant de devenir DRH d’une fabrique de soutiens-gorge.
Cependant notre curieux personnage, grand séducteur, est un « serial killer ». Dès qu’une de ses conquêtes ôte son soutif, il l’étrangle. Ni plus, ni moins.

A partir de ce constat sans appel, Blier tisse une toile autour de son personnage. Ses origines familiales, ses premiers rapports avec la gente féminine, sa sexualité… Bref tout y passe. Et le moins que l’on puisse dire est que l’auteur ne fait pas dans la dentelle et s’en donne à cœur joie. L’horreur, l’absurde et l’étrange sont trop souvent au rendez-vous à mon goût. Que dire de l’histoire du père mais surtout de la mère… Quant au premier rapport sexuel n’en parlons même pas. Le ton durant les innombrables meurtres est d’une grande froideur, ce qui crée un certain malaise. Et pourtant que la plume est bonne. Malgré toutes ces monstruosités Blier m’a accroché, d’où ma grande difficulté à donner une note à ce roman.

Un bilan très mitigé.

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Les éditions

  • Existe en blanc [Texte imprimé] Bertrand Blier
    de Blier, Bertrand
    Pocket / Presses pocket (Paris)
    ISBN : 9782266097949 ; 2,44 € ; 06/04/2000 ; 244 p. ; Poche
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De ces beaufs qui prennent leur cas pour une généralité...

2 étoiles

Critique de Antihuman (Paris, Inscrit le 5 octobre 2011, 41 ans) - 1 décembre 2015

Je n'ai pas compris cette dissertation du chantre du cinéma français de gauche: d'abord il part du postulat que les femmes sont moralement plus faibles que les femmes - donc pour cette raison l'on pourrait tout se permettre ? - puis il poursuit sa description grossière d'une pathologie qui est, certes, des deux sexes et largement répandue un peu partout dans le monde... mais que très peu approfondie.

Et puis l'écriture est affreuse et très pénible à lire (de même d'ailleurs que dans quelque de ces polars mégalomanes parisiens, j'ai cru remarquer entre les lignes), la prose de Mr Bertrand Blier me fait en soi penser à ces puceaux premiers de la classe qui jouent au dur: c'est gros, ce n'est que peu dur au fin fond, ça dit des évidences tout le long, et c'est surtout gonflé comme un soufflé qui se dégonfle à la première incartade. L'ensemble est très décevant, on ne sourit qu'à peine en lisant l'histoire de ce VRP à succès en lingerie que peu de monde ne soupçonne sinon qu'en grimaçant affreusement. Peut-être voulait-il plaire à sa maîtresse, je ne sais pas, en tout cas et à mon humble avis, ce monsieur a un peu trop fréquenté la Porte Dauphine car il existe aussi des gentlemen qui ne payent pas et qui ne font pas comme tout le monde même après un 13 novembre, croyez-moi.

Que cela soit prochainement une de ces oeuvres d'art consanguines bientôt dans les salles et payées comme il se doit avec les impôts des français ne m'interroge pas plus que cela, les cafards sont légion je sais, et de toute façon j'avais pas trop aimé non plus "Les Valseuses" de 1974, que je trouvait personnellement que bien trop courtes d'esprit sinon légèrement succinctes dans le genre appel au viol.

Non, Mr Blier je n'irais pas voir votre film, ainsi vos diverses vaches sacrées malodorantes vous resteront fidèles et dévouées pour la vie du moins artistiquement j'imagine...

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