Lacan, envers et contre tout
de Élisabeth Roudinesco

critiqué par Veneziano, le 17 février 2015
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Une promesse tenue d'apologie
La promesse du titre est tenue : cette historienne de la psychanalyse se livre à un panégyrique de Jacques Lacan, grand-prêtre de sa discipline de l'après-guerre. Clinicien pour universitaire, théoricien des perversions sexuelles sans toutefois avoir pratiqué ce pan de son activité, révolutionnaire en matière de pulsions et d'identités sexuelles, héritier assumé de Freud tout en voulant pratiquer un bénéfice d'inventaire, Lacan représente un acteur incontournable de la scène universitaire et de la psychologie au XXème siècle.
Ses parts d'ombres ne sont pas cachées, mais l'auteure énonce qu'elles n'ont pas à être jugées, presque tel quel. Cette personnalité complexe et sombre est à admirer d'emblée, comme un ensemble granitique "et contre tout", ce qui n'est pas sans m'avoir créé une certaine gêne.
Comme je l'espérais, j'ai appris l'essentiel, et probablement un peu plus, de ce livre court consacré à ce personnage incontournable. Pour cela, il constitue une bonne initiation, me semble-t-il. Après, je ne vous cache pas un léger malaise sur cette apparente absence de prise de recul, sur cette admiration sans faille pour une personne aux facettes éminemment multiples, qui appellent donc une présentation en nuances. Les thèmes de sa pensée sont, eux, présentés de manière claire et synthétique.
A chacune et chacun de se forger du personnage. C'est à lire tout de même, car c'est avant tout instructif.