Mademoiselle de La Seiglière de Jules Sandeau

Mademoiselle de La Seiglière de Jules Sandeau

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Antinea, le 15 février 2015 (anefera@laposte.net, Inscrite le 27 août 2005, 45 ans)
La note : 7 étoiles
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Châteauvallon

Au lendemain des bouleversements de la Révolution française, Jean Stamply, simple fermier, rachète les terres de ses anciens maîtres partis en exil : le château de La Seiglière. Il ne tarde pas à s’y installer et s’accommode fort bien de ce nouvel ordre des choses qui promet à son fils Bernard un meilleur avenir que celui de paysan. Devenu jeune homme, Bernard quitte le domicile familial pour les champs de bataille auprès de Napoléon, et le vieux Stamply se retrouve seul, attendant les lettres de son fils. Celles-ci, d’abord régulières et pleines de victoires, font sa joie. Mais un jour elles cessent tout bonnement de parvenir au château, laissant le vieil homme seul et en deuil.

C’est à ce moment que la Baronne de Vaubert, ancienne maîtresse du domaine voisin, revient de son exil avec son fils Raoul. Elle a ouï dire que le domaine de son ami le Marquis de La Seiglière est tombé entre les mains d’un simple paysan et elle a la ferme intention de restituer au Marquis et à sa fille, Hélène, ce que les privilèges ancestraux leur réservent de plein droit. Il faut dire que Raoul et Hélène sont fiancés et qu’elle voit donc un certain intérêt à ce retour de fortune. Elle s’installe dans son château en ruine et parcourt le domaine de La Seiglière, nouant avec Stamply des liens d’amitié bien calculés. Elle persuade le vieil homme de redonner à son ancien maître son domaine, contre la reconnaissance éternelle de ce dernier. Une fois la donation faite, le Marquis parque son bienfaiteur dans une aile éloignée du château où il meurt avec pour seule amie à son chevet, la douce et belle Hélène.

Mais voilà, c’est sans compter le retour de l’enfant prodigue, Bernard, tout juste échappé des prisons russes où il avait disparu. Et les nouvelles lois de la Convention sont en sa faveur : la donation n’aurait été valable qu’en cas de preuve formelle de la mort de Bernard au moment de sa signature. Le domaine de La Seiglière lui revient donc de droit et il aurait bien mis tout le monde dehors s’il n’y avait eu Hélène, amie sincère de son vieux père, honnête et innocente jeune femme dont il tombe amoureux. Déchirés entre les revendications de leurs parents et ce nouvel ordre établi, Bernard et Hélène luttent contre des sentiments qui leur semblent interdits.

Petit livre bien mignon et bien écrit, qui a le mérite de se dérouler à une période charnière de l’Histoire. Les classes ont disparu sur le papier mais elles sont encore dans les mentalités. Le récit traîne cependant en longueur, en mièvrerie parfois, si ce n’est cette fin inattendue mais vite expédiée qui laisse un goût amer.

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