Je crois me souvenir... 60 ans de journalisme
de Philippe Bouvard

critiqué par Bernard2, le 12 février 2015
(DAX - 74 ans)


La note:  étoiles
Plume... d'argent
Peut-être me faut-il préciser que je connais bien peu Philippe Bouvard. J'ai dû écouter deux ou trois fois « Les Grosses Têtes », et j'ai vite arrêté. Je n'ai jamais vu une seule de ses émissions à la télévision, pas plus que je n'ai lu ses chroniques dans la presse écrite.
Pourquoi dès lors lire ce livre ? Par simple curiosité, un ami me l'ayant prêté. Et j'ai été très agréablement surpris. Philippe Bouvard a une plume comme on n'en trouve hélas plus beaucoup, même chez les écrivains « professionnels ». Un style vif, alerte, très plaisant à lire. Même les imparfaits du subjonctifs sont élégants ! L'humour est subtil, incisif parfois, vulgaire jamais. C'est suffisamment rare dans la littérature contemporaine pour être signalé.
Philippe Bouvard nous conte son parcours de journaliste, et d'animateur d'émissions, en évitant autant que possible d'aborder sa vie privée. Il en profite pour nous parler de ses rencontres, nombreuses, et du métier de la presse, qu'il égratigne au passage. On sent une certaine réserve où transparaît cependant un ego démesuré, et une soif immodérée du luxe et de l'argent.
Auteur de nombreux ouvrages, il reconnaît que la plupart sont plutôt médiocres. Celui-ci, qui s'apparente à des mémoires, fait probablement exception. Ça ne m'a pas rendu l'individu sympathique pour autant, mais j'ai passé un agréable moment. Une belle plume, mais qu'on ne s'y trompe pas, utilisée au service de l'argent.