Les enfants disparaissent
de Gabriel Báñez

critiqué par Pucksimberg, le 8 février 2015
(Toulon - 44 ans)


La note:  étoiles
Un roman passionnant et mystérieux qui rappelle l'atmosphère des meilleurs films de Night Shyamalan
Un vieil homme en fauteuil roulant est passionné par les montres et les horloges, il aime aussi battre ses propres records temporels dans ses courses en fauteuil et se voir acclamé par les enfants. Il passe ses journées à chercher des stratégies pour rouler plus vite, c'est un combat contre le temps qu'il mène. Mais à chaque record, un enfant disparaît ! Le trouble et l'inquiétude envahissent les habitants, bousculés par ces disparitions d'enfants que l'on ne parvient pas à élucider.

Dès que l'on parle de disparitions en Argentine, évidemment l'on pense à cette vague d'enlèvements qui a semé la terreur dans tout le pays, des enlèvements d'adultes et d'enfants. Gabriel Báñez ne peut ignorer ces épisodes et organise son récit haletant autour d'une thématique brûlante et dérangeante. Pourtant, ce roman ne se lit pas vraiment comme le récit d'un fait divers. Il y a de la bizarrerie dans cette trame qui est dans la lignée des nouvelles de Cortazar et de Borges. Les chapitres sont plutôt courts, vifs, contiennent des dialogues qui intriguent le lecteur. Le roman prend des allures de polar sans être pour autant un roman policier. Très vite un sentiment d'étrangeté se fait sentir.

L'écriture est efficace, sans fioritures, va à l'essentiel. Il y a du suspense, de l'originalité et une satire en filigrane. Ce roman permet aussi une réflexion sur le temps que je ne peux pas développer dans ma critique afin de ne pas donner des informations sur la fin du texte. Je ne connaissais pas du tout cet auteur qui s'est suicidé en 2009, mais il gagne vraiment à être connu et pourrait séduire le plus grand nombre. Ce roman se lit comme un page turner.