Undertaker - T1 - Le mangeur d'or
de Xavier Dorison (Scénario), Ralph Meyer (Dessin)

critiqué par Septularisen, le 3 février 2015
(Luxembourg - 56 ans)


La note:  étoiles
LE PLUS GRAND WESTERN DEPUIS BLUEBERRY?
Jonas Crow est un « Undertaker » c’est-à-dire un fossoyeur, un croque-mort itinérant qui se balade de ville en ville avec son corbillard (qui lui sert aussi de salon funéraire itinérant) au gré des personnes qui font appel à « ses services ». Son seul compagnon est Jed, un vautour qu'il a recueilli après l’avoir blessé, et qu'il a adopté.

Au début de l’histoire, Jonas Crow est appelé dans la ville minière d’Anoki City, par Joe Cusco, un ancien mineur, devenu multimillionnaire après la découverte d’un filon. Étonnamment, celui-ci n’est pas encore mort, mais se sachant désormais condamné, il conte rapidement mettre fin à ses jours et demande donc à Jonas Crow de l’enterrer dans le filon qui fit autrefois sa fortune. Pour être sûr que ses dernières volontés soient respectées, Joe Cusco charge sa jeune gouvernante anglaise Rose prairie et sa cuisinière chinoise Lin d’accompagner Jonas Crow.

Une mission a priori des plus tranquilles pour notre fossoyeur, mais, ce qu’il ignore, c’est que dans sa folie, Joe Cusco s'est suicidé en avalant tout son or sous forme de pépites, afin que celui-ci le suive dans l’éternité. Le secret éventé par McKullen, le serviteur de Joe Cusco, tous les mineurs d’Anoki city se lancent alors à la poursuite du corbillard…

Quand le scénariste de « WEST » et de « HSE » (tous les deux déjà critiqués sur CL), M. Xavier DORISON, retrouve M. Ralph MEYER, son complice dans «XIII Mystery Tome I La Mangouste» et «Asgard», (également tous les deux déjà critiqués sur CL), cela fait des étincelles et une toute nouvelle série, dans l’univers du western… «Undertaker» !
Le scénario est solide, les personnages très forts et bien fouillés psychologiquement. Le découpage est classique, précis et efficace, avec des pleines pages pour les moments forts de l’histoire. Les couleurs par contre en jaune pâle, rouge ocre, bleu sombre et noir, sont celles classiques d’un western en BD.

Annoncée à grand renfort de marketing publicitaire, qualifié (un peu vite d'après moi...) comme: «Le plus grand western depuis Blueberry», par les éditions Dargaud, ce premier tome des aventures de Jonas Crow me laisse un peu perplexe. C’est certes très bien dessiné, très bien scénarisé, très rythmé, avec des personnages intéressants et très bien développés. On y retrouve l'univers sombre et les répliques acerbes qui sont la marque de fabrique de M. DORISON, et bien sûr aussi tout ce qui fait le « classique » d’une série western (et qui pose un univers connu du lecteur...), citons pêle-mêle les hommes, le désert, les chevauchées, la poussière, le soleil, les armes, les shérifs (véreux ou pas, d’ailleurs…), les saloons, les rixes, les salauds aux mines patibulaires, les duels au pistolet, du sang de la sueur et des larmes et bien sûr… Des femmes!..
Mais, malgré tout cela, je dois quand même dire qu’il manque quand même un « petit quelque chose », une ampleur, un souffle, une grandeur, pour en faire une série comme « Durango » de M. Yves SWOLFS, ou encore « Bouncer » de M. Alejandro JODOROWSKY, (tous les deux déjà critiqués su CL), qui sont pour moi les références de la BD de style western.

Je reste donc à attendre la suite de ce premier tome, dont la parution est également prévue en 2015, et la suite du développement des aventures de « l’Undertaker », pour juger si oui ou non, nous avons affaire ici à une grande série…
Un grand Western en perspective... 8 étoiles

Le western est à l'honneur cette année. Après le remarquable "Buffalo Runner" de Tiburce Oger, le "Sans pardon" d'Herman & fils (pas encore lu), voici que débarque Undertaker à grand renfort de plan marketing (avec un sticker annonçant la couleur: "le plus grand western depuis Blueberry" -diable!- et un dossier assez fourni dans le numéro de janvier de CaseMate).
Je suis habituellement fan du travail de Ralph Meyer (son "XIII mystery" et sa série IAN restent pour moi des références) et je ne compte plus les albums de Xavier Dorison que je possède.
Et bien là, la nouvelle alchimie des deux auteurs (après "Asgard") fonctionne à merveille.
J'ai bien aimé ce personnage de Jonas Crow, croque mort cynique, n'hésitant pas à inventer des lettres de Saint Paul. Les dialogues sont fort bien ciselés et les répliques font le plus souvent mouche.
N'en déplaise à certains, j'ai trouvé le dessin de Meyer en parfaite adéquation avec l'ambiance. J'ai juste tiqué sur le passage du corbillard sur le pont en bois assez fragile, sinon il n'y a pas d'incohérence dans le scénario, ou alors elles ne m'ont pas sauté aux yeux, tant j'étais pris par l'histoire.

Un bon western avec un scénario original (je prendrai sans doute la version en n&b), album que je recommande vivement.

Hervé28 - Chartres - 54 ans - 18 février 2015