Lucifer et l'enfant
de Ethel Mannin

critiqué par Pendragon, le 3 janvier 2004
(Liernu - 53 ans)


La note:  étoiles
Quand il fait la fête, sabbat son plein...
Contrairement à ce que le titre pourrait laisser supposer, il ne s’agit pas là d’un affreux ouvrage où le diable prendrait possession d’un pauvre petit être fragile ! Non ! Il s’agit d’un roman écrit en 1946 (mais sans rapport aucun avec la guerre) par une brave dame, bien anglaise et toute férue d’aristocratie et de romanesque à la Byron, Shelley et autre Wollstonecraft. Elle nous conte l’histoire d’une petite fille, Jenny, délaissée par sa vraie mère et adoptée par sa tante. Seulement voilà, Jenny possède un lourd passé, plusieurs de ses aïeules sont mortes sur le bûcher, son père est un étrange inconnu dont sa mère ne se souvient plus très bien et elle est née la veille de la Toussaint, dernier grand sabbat de sorcières de l’année. Pour couronner le tout, Jenny rencontre un bel inconnu qui ne lui apparaît qu’aux grandes fêtes, les quatre grands sabbats. Or, entre sa mère absente et sa tante on ne peut moins aimante, Jenny trouve en ce bel inconnu la chaleur et le réconfort d’un père ! Ah oui, il y a aussi Mrs Beadle qui a la vilaine réputation de sorcière dans le quartier et qui fera la joie de Jenny avec tous ces « livres » à lire…

On le comprend aisément, Jenny croit fermement être une sorcière, fille du diable en personne !

Et toute la force de ce roman réside en ce point, les descriptions, les ambiances, les tournures sont riches et subtiles et l’on se voit toujours confronté à un double point de vue, celui de la raison et celui du cœur… Jenny croit être une sorcière, mais le croyons-nous !?

Excellent roman, sa lenteur et son style anglais trop anglais ne devraient pas vous rebuter, il y a quelque chose là derrière… caché, tapi, enfoui… éteint… ou presque… endormi…