Le premier ministre de Anthony Trollope

Le premier ministre de Anthony Trollope
(The Prime Minister)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par FranBlan, le 18 janvier 2015 (Montréal, Québec, Inscrite le 28 août 2004, 81 ans)
La note : 10 étoiles
Visites : 3 573 

Un enième, immense plaisir de lecture!

Qu’on ne croie surtout pas que j’aie abandonné la lecture d’un de mes auteurs préférés, qu’est Anthony Trollope!
Au contraire, après au moins une dizaine de livres, quelques milliers de pages de lecture, je ne pourrais pas plus me tenir éloignée de cet auteur, que d’un ami très cher!
“Le premier ministre ”(The Prime Minister - 1876), constitue l’avant-dernier tome des Romans Palliser et non le moindre.
Une fois encore, j’y ai trouvé une satisfaction suprême, une récompense splendide, un peu semblable à l’escalade d’une montagne: seulement à l’arrivée au sommet, sommes-nous en mesure d’apprécier le panorama et voir nos attentes ainsi comblées.

Nous assistons finalement à la conclusion du mariage entre les “Palliser” et les efforts politiques, sinon ambitions politiques, de Plantagenet Palliser, rendue avec énormément de sensibilité et surtout de plausibilité.
Suite à la chute du gouvernement, contre sa volonté, cédant aux énormes pressions de son entourage, le Duc d’Omnium, se retrouve à la tête d’un gouvernement de coalition.
Aussi efficace fut-il comme membre du Parlement, sa trop grande susceptibilité, sa timidité, son inflexibilité, trop enclin à estimer l'opposition à ses visions et opinions comme un affront personnel, l’empêcheront d’être un Premier ministre fructueux, même s’il réussira le tour de force de gouverner durant trois ans!
Bref, comme thème majeur une étude des plus émouvante de la relation réciproque de deux tempéraments divergents: la Duchesse s'efforçant de faire de son mari la figure la plus importante de son temps et lui, strictement conscient de ses devoirs et de ses responsabilités.

Fidèle à lui-même, l’auteur continue à ratisser large!
Intercalé au coeur de toute cette intrigue un personnage peu banal: Ferdinand Lopez, un jeune juif, “étranger” à la classe supérieure de la société londonienne, vers qui Trollope semble avoir une attitude tout à la fois fascinée, instable et ambivalente.
Est-il un personnage tragique à qui les vices relativement mineurs provoquent la chute simplement parce qu'il essaie de s’introduire dans un monde hermétique, ou est-il vraiment un vil aventurier que les autres personnages considèrent tous comme étant sans scrupules?
Le fait que l'auteur lui-même ne semble jamais vraiment s'être décidé sur ce sujet est peut-être une faiblesse dans un sens; il peut aussi démontrer que Trollope a su conserver un peu de son honnêteté intellectuelle, celle du libéral curieux de sa jeunesse, mais qui a commencé à laisser place au conservateur légèrement paranoïde de sa vieillesse.

“Le premier ministre” (The Prime Minister) est toujours considéré comme le meilleur roman politique de langue anglaise.
Toujours actuel? “Le premier ministre” soulève une des questions les plus récurrentes dans un gouvernement - si un homme moralement scrupuleux peut faire un leader efficace.
Pour moi, un enième, immense plaisir de lecture!

N.B. Lu en version originale anglaise.

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