Eva dort de Francesca Melandri

Eva dort de Francesca Melandri

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par Bibliojette, le 16 janvier 2015 (Inscrit le 13 janvier 2015, 49 ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (26 707ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
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Eva dort

Evocation, par le biais d’une histoire familiale, de l’histoire mouvementée du Haut-Adige ou Tyrol du Sud, dans le nord de l’Italie.

Roman attachant et très instructif, car le contexte historique y est particulièrement bien détaillé.

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remarquable

10 étoiles

Critique de Cyclo (Bordeaux, Inscrit le 18 avril 2008, 78 ans) - 19 février 2019

Le roman de Francesca Melandri, "Eva dort", est un roman qu'on peut qualifier d'historique. Car il parcourt toute l’histoire du XXème siècle à partir du moment où les traités de 1919 ont attribué à l’Italie le Tyrol du sud, devenu Haut Adige, enlevé à l’Autriche qui a perdu la guerre.

Mais la population qui y vit est germanophone et n’entend pas s’intégrer ni subir une assimilation forcée. Ce rattachement arbitraire, la colonisation brutale sous Mussolini, l’exil de certains et la résistance des autres habitants, leur attachement à leur langue, leur culture et leurs traditions, vont entraîner après la guerre des formes violentes : attentats et terrorisme, avant d’arriver tardivement à un compromis avec le gouvernement italien, octroyant une large autonomie à la région. Telle est la toile de fond du roman qui raconte l’histoire de deux femmes, Gerda, fille-mère qui doit se battre pour mériter la considération, et sa fille, Eva, jeune femme émancipée et libre. C’est à la fois un itinéraire géographique (Eva entreprend un long voyage du Haut Adige jusqu’en Sicile pour aller assister aux derniers moments de Vito, un ancien carabinier qui fut le grand amour de sa mère et qui lui a servi de père pendant quelques années de son enfance) qui alterne avec les souvenirs qui remontent pendant le temps du voyage, une sorte de narration chronologique qui évoque l'histoire de la mère, de son entourage, du grand-père, du frère, des autres habitants du village et de la vallée. Les uns s’accommodent du joug italien. D’autres se révoltent. C’est donc un double voyage qui nous est raconté, le voyage actuel d’Eva et le voyage dans le passé. La complexité des situations et de l’évolution de la région du pays est très bien rendue, les rapports sociaux sont impressionnants de justesse (riches/pauvres, relations difficiles entre les "colons" italiens, la police, l'armée et les autochtones, difficulté d’être fille-mère dans les années 50, difficulté de vivre son homosexualité pour certains, dont l’ami d’enfance d’Eva) et en filigrane, la délicate problématique des minorités linguistiques écrasées par le poids d'une république qui se veut une et indivisible (tiens, comme la nôtre !).
L’auteur, qui connaît bien la région, utilise de nombreux mots du dialecte local dans les domaines quotidiens : se saluer, le vêtement, la cuisine, etc. C’est un excellent roman dans la lignée de "Un petit monde d'autrefois" de Fogazzaro ou de "La storia" d’Elsa Morante.

A noter que je l'ai lu en Italie, ce qui ne gâche rien !

Récit mal équilibré

5 étoiles

Critique de Falgo (Lentilly, Inscrit le 30 mai 2008, 84 ans) - 29 août 2018

D'abord une découverte pour moi: cette province de l'Autriche-Hongrie remise à l'Italie à la suite des accords de Versailles (1920), germanique de langue, de culture et de traditions que des gouvernements italiens ont, d'après ce livre, très mal traitée.
Ensuite le récit de cette femme, Eva, fille d'une mère célibataire d'une époustouflante beauté. Elle part rejoindre un fugitif beau-père qu'elle n'a pas vu depuis longtemps, à l'article de la mort. Dans ce récit se mêlent donc les souvenirs d'enfance d'Eva, son voyage en train à travers l'Italie et des passages consacrés aux évolutions du Haut-Adige, en soi et par ses relations avec la nouvelle mère patrie. L'agencement de ces différents points de vue est, à mon avis, mal fait: d'innombrables retours en arrière rendent la lecture difficile, on ne sait si le centre du livre est le personnage d'Eva, ou sa mère, ou les soubresauts du Haut-Adige. Les passages concernant ceux-ci traduisent une évidente documentation archiviste et ne s'intègrent que très mal au récit d'Eva. La rencontre avec le beau-père est expédiée en quelques pages et ne présente pas d'intérêt. S'il y a des passages attachants, l'ensemble déçoit par absence de focalisation sur un sujet ou un personnage.

Eva n'arrive pas à dormir

8 étoiles

Critique de Sottovoce (Bruxelles, Inscrit(e) le 19 février 2004, - ans) - 18 janvier 2015

"Eva dort" est un roman historique qui reconstruit avec précision une période tourmentée du Sud Tyrol (ou Alto Adige) italien.
Mais c'est aussi l'histoire de deux femmes, la mère, Gerda et la fille, Eva.
Et celle d'un homme, qui a su donner l'amour d'un père à une petite fille qui n'était pas à lui.
C'est à travers leur histoire que prend vie la fresque historique.
C'est un roman riche en émotions et en sentiments, mais aussi un roman rigoureux par la finesse avec laquelle est décrite la situation politique et sociale.

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  Sottovoce ne dort pas 2 Saule 18 janvier 2015 @ 15:40

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