Hedge Fund - tome 2: Actifs toxiques
de Tristan Roulot (Scénario), Philippe Sabbah (Scénario), Patrick Hénaff (Dessin)

critiqué par Septularisen, le 29 décembre 2014
(Luxembourg - 56 ans)


La note:  étoiles
LE THRILLER DE RÉFÉRENCE SUR L'UNIVERS DE LA FINANCE
Mars 2004, après Hong Kong nous retrouvons Frank Carvale à New York où, toujours sous la « protection » du mystérieux financier Ergyu Bilkaer, il est devenu en moins d’un an l’un des « pontes » de Wall Street. Gestionnaire d’un Hedge Fund très en vue, il est devenu le « chouchou » de la place financière. Il fait la une des magazines financiers et l’objet de reportages télévisés, son ascension sociale semble sans limites.

Sa nouvelle trouvaille? Un produit financier adossé à des « Subprimes », des prêts immobiliers accordés à des ménages aux revenus très faibles (parfois même inexistants…), pour l’achat de leur maison, avec, comme garantie de remboursement pour la banque prêteuse, le bien immobilier lui-même.

Tout est bien dans le meilleur des mondes, jusqu’au jour où la Banque Centrale Américaine décide de remonter les taux d'intérêt, les premières difficultés de remboursement pour les ménages endettés apparaissent aussitôt...

Après un premier volume qui était aussi une longue introduction, Messieurs Tristan ROULOT et Philippe SABBAH, attaquent enfin le vif du sujet avec ce deuxième volume « Actifs Toxiques ». Toujours aussi didactique et explicatif le scénario nous prends quasiment par la main, pour nous expliquer les tours et détours du monde de la finance internationale. Vous saviez ce qu’est un N. I. N. J. A. S. dans le monde de la finance, vous ? Et bien, dans cette BD on apprend p. ex. que c’est l’acronyme de « No Income. No Jobs. No Assets. » (Pas de revenu, pas d’emploi, pas de patrimoine)...

L'histoire "colle" toujours autant à l’actualité (les évènements racontés datent de 2008), et le sujet est donc toujours autant à la mode et je dois dire bien documenté (rappelons que M. Philippe SABBAH a travaillé plus de dix dans la salle de marché d’une banque).
Le personnage de Frank Carvale, par contre est toujours aussi détestable à souhait, arrogant, manipulateur, et suffisant. On a toujours autant de mal à s’identifier à lui, et la lecture de la BD n’en est que plus ardue. C'est vraiment le héros que l'on aime détester. La dernière partie de cet album, nous fait toutefois entrevoir sa chute brutale et par là même, sa rédemption.

Je regrette par contre que M. Patrick HÉNAFF montre si peu de dessins de paysages (comme à la page 6 et 7 de ce deuxième volume) de la ville de New York, l’action pourrait se passer dans une station spatiale, on ne verrait aucune différence, puisque toute l’action se passe entre « quatre murs » ! Si les visages des personnages sont nettement mieux dessinés que dans le premier volume, le coloriage par contre me semble toujours aussi pâle. Désolé, mais même le rouge « Ferrari » des voitures italiennes, n’est pas le bon et n’est pas assez vif!..

Ce deuxième tome confirme la bonne impression laissée par le premier, l’atmosphère thriller financier (il n’y a pas ici de courses poursuites, pas de meurtres, pas d’armes à feu, juste beaucoup de trahisons !) en est encore renforcée, et les personnages secondaires occupent enfin leur vraie place. Espérons que la qualité et le réalisme reste de mise pour le prochain et dernier volume, je suis très curieux de voir comment le scénario va évoluer !...