L'impensable hasard: Non-localité, téléportation et autres merveilles quantiques
de Nicolas Gisin

critiqué par Colen8, le 27 décembre 2014
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Une pierre de plus à l’édifice quantique
La révolution quantique des 30 dernières années racontée par l’un de ses acteurs en langage du quotidien, c’est tentant. Et l’on est pris de vertige en comprenant que la science fiction est rattrapée par des applications à peine imaginables. L’histoire tourne autour du jeu de Bell pour nous faire découvrir les beautés inattendues du monde des particules subatomiques, autrement dit la propriété paradoxale de l’intrication. L’expérience démontre et confirme à la fois la non-localité et l’indéterminisme fondamental de certains phénomènes, dont découle la téléportation, autrement dit la possibilité de retrouver un objet quantique à l’état identique sans continuité ni de temps ni d’espace. C’est à ce point inattendu qu’une part des physiciens des hautes énergies et de la relativité peine toujours à l’admettre.
Tout démarre en 1935 de l’énoncé théorique du paradoxe EPR (Einstein, Podolsky, Rozen). L’idée reprise en 1964 par John Bell est confirmée par la première expérience de laboratoire d’Alain Aspect en 1982, puis en extérieur sur longue distance à l’aide de réseaux de fibres optiques par l’auteur en 1997. L’exposé des concepts intervenant dans l’intrication à distance entre deux objets quantiques, pour simpliste qu’il soit en apparence n’est pas complètement lumineux. Si nécessaire, on les retrouve dans le « Dictionnaire Amoureux du Ciel et des Etoiles » de Trinh Xuan Thuan ou dans l’article de Wikipédia sur l’inégalité de Bell.
A ce stade de la démonstration la technologie s’en empare. Des appareils sont conçus et commercialisés sur les propriétés de non-localité : un générateur de « hasard vrai » pour servir de base à la cryptographie quantique, des composants « qubit » d’ordinateurs quantiques. D’autres ne tarderont pas à suivre, pendant que la science continue à tracer son chemin, à explorer de nouvelles pistes.
Comme souvent avec les publications de scientifiques destinées au grand public il s’en dégage une intense jubilation. Passionnés ils ne demandent qu’à partager avec nous les résultats de leurs travaux.