Un début prometteur
de Nicolas Rey

critiqué par Nothingman, le 29 décembre 2003
(Marche-en- Famenne - 44 ans)


La note:  étoiles
Une éducation sentimentale moderne
Henry a 16 ans, l'âge des premières découvertes, l'âge des premiers possibles. Il vit avec son père et son frère à une heure de Paris, à Vernon dans une bourgade comme il en existe tant. Son frère Martin, est un ancien présentateur branché d'une chaîne câblée. Martin, c'est le prototype du frère qu'on idéalise, dont on recopie les moindres faits et gestes, celui dont les expériences constituent de précieux modèles à reproduire fidèlement. Mais Martin traverse une cruelle désillusion, il vient de rompre avec Jeanne qu'il aime par dessus tout mais qu'il a fait irrémédiablement souffrir. Martin, qui ne peut se résoudre à ce constat d'échec, se perd alors dans l'alcool et les médicaments, se lamentant sans cesse au fond d'un mobile home installé dans le jardin paternel. Le père ne va pas mieux lui non plus. Il est rempli d'une lassitude sans borne. Sa femme l'a quitté car il était devenu trop insignifiant, le genre d'homme qui ne fait plus rêver au delà de la quarantaine. Un homme à qui il ne reste qu'à attendre la fin du programme en "regardant la présentatrice du câble parce que les présentatrices du câble reviennent tous les soirs, elles ne filent pas un matin sans jeter un regard sur un type incapable d'anticiper quoi que ce soit".
Et au milieu de cette déprime ambiente et de ces désillusions amoureuses, Henry tente de faire ses apprentissages d'adolescents, son éducation sentimentale. C'est le moment du premier amour, violent car impossible. La douleur n'est jamais bien loin.
Le troisième roman de Nicolas Rey est ancré dans la vie, cette vie dans laquelle un adolescent idéaliste s'aperçoit qu'"être adulte est un dur métier". Toujours, avec Nicolas Rey, cette idée de passage entre la jeunesse insouciante et le monde cruel et désabusé des adultes. Avec ce héros adolescent, Nicolas Rey murit son style et ses idées. Et cerise sur le gateau, il nous offre un roman touchant, rempli d'émotions. Un roman qu'on ne peut pas quitter une fois entamé.
Un tout autre avis 2 étoiles

J'ai trouvé ce livre tout à fait glauque, triste, absolument pas crédible. Les jeunes y sont désabusés, déprimés, ils fument, boivent, prennent des calmants, sont à la limite de la défonce, le père n'a aucun ressorts, pas de présence, pas de corps, la mère me semble frivole, absolument pas maternelle du tout, elle a quitté le foyer familial et s'intéresse très peu à ses enfants ...

L'histoire d'amour d'Henry est tout à fait décalée, il séduit son professeur de français, mais comment ce jeune homme même pas attachant arrive à séduire cette belle jeune femme, intelligente et travailleuse ?

Bref, j'ai terminé le livre parce que j'espérais un tournant dans l'histoire, quelque chose qui me permettrait de m'attacher aux personnages mais à part les toutes dernières pages un peu plus "humaines", rien ne m'a fait vibré dans ce livre, que du contraire, tout m'a hérissé, exaspéré.

Après un premier essai avec "courir à 30 ans", et un second avec ce livre, j'abandonne définitivement ma lecture de Nicolas Rey, cet auteur n'est vraiment pas pour moi !

Agnes - Marbaix-la-Tour - 59 ans - 29 avril 2008