Le goût de Stendhal
de Gonzague Saint Bris, Guy Savoy

critiqué par Veneziano, le 25 décembre 2014
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Stendhal et la gastronomie
Stendhal, épris de beauté, des plaisirs de la vie et assumant la subjectivité de ses goûts, était épris de gastronomie. Ce constat a donné l'idée à un romancier qui se pique d'histoire et à un grand cuisinier de reconstituer le parcours culinaire du grand écrivain français.
Pour cela, retracer des éléments biographiques s'avère utile : il fut militaire, pour embrasser une carrière administrative. Grenoblois, il n'appréciait pas sa ville d'origine, à qui il préfère Paris, et le pays quasi-voisin, l'Italie. La proximité de la Suisse et ses origines issues du Dauphiné ont fatalement forgé un profil culinaire, qu'établissent Gonzague Saint-Bris et Guy Savoy.
L'entreprise est louable, et apparaît intrigante : ils extrapolent quelque peu, sur le fondement d'éléments objectifs tirés de sa biographie, car rien de bien précis n'émane, en la matière, de ses écrits, en tout cas pas directement. Le Dauphiné, l'Italie et les mets de son époque, les deux premiers tiers du XIXème siècle, constituent autant de données fondamentales à la carte du "restaurant Stendhal", fictivement établi en une bonne centaine de pages. Les volailles, fruits de mer et le porc abondent, comme les plats "di pasta", soit de pâtes.

Deux parties composent cet ouvrage, la première historique, la seconde gastronomique, la répartition des quatre mains dans cette rédaction ne faisant pas grand mystère. Les plats proposés sont présentés par leur photographie en page de gauche et de leur recette à droite. Cela donne envie de se fomenter un dîner inspiré par le spectre aussi savant que jouissif qui a inspiré ce livre.
L'idée reste probablement quelque peu factice, mais non dénuée d'intérêt, car elle restitue le savoir-vivre d'une époque, dans des régions données, et provenant de la haute bourgeoisie et des hauts fonctionnaires.