Ces palabres qui cachent l'aphorisme de Paul Guiot

Ces palabres qui cachent l'aphorisme de Paul Guiot

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Débézed, le 24 décembre 2014 (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 76 ans)
La note : 8 étoiles
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"inspiré de fées réelles"

Si vous n’avez pas de houx pour fêter l’an neuf, vous pouvez toujours prendre un cactus, un « P’tits Cactus », le dernier vient juste de sortir, il est aussi piquant qu’un buisson de houx, il est de la plume de Paul Guiot grand producteur d’aphorismes dont il asperge régulièrement les pages des réseaux sociaux. Paul est un grand amoureux des mots, il les goûte, les déguste, avant de les comparer pour les assembler, les détourner, les confronter, les faire jongler. Comme il est aussi poète et musicien, il prend les mots en otage et les fait chanter sur sa guitare. L’aphorisme est son pain quotidien dont il nous livre de belles tranches, le poème étant plutôt sa brioche hebdomadaire.

Ce petit recueil commence, évidemment, par des allusions à la musique, non sans avoir laissé l’exergue à un aphorisme que j’aime particulièrement, pour moi, il évoque tellement bien la musique, la poésie, la littérature : « Enfermée dans sa bouche, une voyelle attendait impatiemment qu’on sonne ». Tout semble dit dans ces quelques mots qui racontent la genèse du langage et son envie de partir, sur une douce musique, à la conquête des esprits au risque de quelques dérapages magistraux qui font le bonheur de tous les amoureux des farces et attrapes littéraires.

Grâce à une culture encyclopédique qu’il a construite à la lecture des meilleurs : Baudelaire, Apollinaire et Verlaine, …, puis Norge, Brassens, Ferrat, Aragon et enfin Vian, Lapointe, Gainsbourg… un chemin glorieux parsemé de textes fabuleux, il peut se permettre toutes les audaces. Nourri par ces pères, Paul peut chanter, faire rimer, narguer, titiller, tourner en dérision … Il est maintenant lui aussi un maître en son art. Il aime la musique, « ma gratitude infinie pour la gratte attitude de Jimi Hendrix », la peinture, « Que serai-je sans toile ? », la littérature, évidemment, « Zazie dans le métro est une histoire sans trame » mais il n’aime pas les bondieuseries, les politiciens fauteurs de guerre « Les champs de bataille sont perclus de trous de mémoire ». Et tout un tas d’autres choses que vous découvrirez dans ce recueil de gourmandises, « J’en vois qui pansent trop », attention à l’hyperdilatation de la rate.

Paul pourrait nous laisser sur cette boutade à la fois optimiste et fataliste qui démontre toute la finesse de sa plume : « Mourir peut vous prendre toute une vie », nous ne sommes pas pressés !

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