Les deux royaumes
de Pierre Vadeboncoeur

critiqué par Libris québécis, le 15 décembre 2014
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Se méfier des coca-cola idéologiques
Avocat de profession, Pierre Vadeboncoeur a passé sa vie à trouver une clef pour la compréhension de l’homme et à se donner une conscience morale. Combien de ceux qui détiennent un certain pouvoir en profitent pour s’avantager? Il est admissible que l’État défraie des voyages pour participer à des colloques contributoires de la compétence. Mais le bât blesse quand on s’offre aux frais du peuple un spectacle de fado en Espagne lors d’une rencontre internationale tenue en France.

Le statut de Pierre Vadeboncoeur, comme conseiller syndical à la CSN entre autres, l’a porté à réfléchir sur le sort de l’humanité qu’il trouvait précaire entre les mains des savants et des « animalcules philosophes », qui concoctent des « coca-cola idéologiques » intéressés. C’est dans l’esprit de l’enfant qu’il trouvait le salut du monde. Doté de richesse intérieure affleure chez lui le sens de la beauté morale, Le salut n’est pas dans la pensée, mais dans la rectitude de l’être.

Ses œuvres véhiculent des propos généreux, alimentés à une grande culture, qui lui a forgé un regard manichéen. Comme Térence, il était ouvert à tout ce qui était humain : «Homo sum: humani nihil a me alienum puto.» À lire Les deux Royaumes, l’essai le plus achevé de sa pensée, qui est encore d’actualité. Et plus est, son écriture est raffinée et à la portée de tous ceux qui aiment analyser les tenants et les aboutissants d’une société écorchée.