Homo Sapiens Technologicus. Philosophie de la technologie contemporaine, philosophie de la sagesse contemporaine
de Michel Puech

critiqué par Colen8, le 12 décembre 2014
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Pertinence et impertinence, maîtres mots de cet essai philosophique
Dans une écriture simple et fluide il évoque une sorte de mue, de laquelle émerge un monde imprévu. Qui mène la danse ? Plus les institutions « engluées » dans leurs procédures désuètes. Pas davantage les classes dirigeantes noyées avec l’aide des medias, dans un narcissisme qui les hisse à une sphère de notoriété ne tournant que sur elle-même, à vide. Non, ce sont les « anonymes » les mieux placés pour prendre la main. Ils inventent puis s’approprient quantité d’usages à partir d’artefacts, partagent des idées, exploitent les réseaux, profitent de la dématérialisation des échanges. Leurs valeurs ont changé : la compétition gaspille tant d’énergie ! On lui préfère le don, la gratuité, la collaboration. Au-delà du numérique, la technologie c’est aussi la génétique, la biomédecine, les prothèses en tout genre. Faut-il en avoir peur, freiner par précaution ? Vivre ne serait-ce pas apprendre, se prendre en charge, partir à la découverte de soi ? Agir localement, en toute autonomie, refuser de subir ? Se fondre dans une autre articulation entre l’humain, la nature, la culture ? Au final, c’est se sentir mieux après avoir remis en cause l’architecture héritée d’une ère industrielle révolue, car dominée par le pouvoir, le savoir ou la finance, c’est se construire patiemment une sagesse, en toute humilité.