Le Solitaire Du Pas Du Loup
de Daniel Lapierre

critiqué par Presse-k, le 30 novembre 2014
( - 38 ans)


La note:  étoiles
Le solitaire du Pas du loup.
Qui dans un moment de lassitude, d'ennui ou de peine n'a rêvé d'une « recherche du bonheur » ? C'est bien le cas de cet instituteur proche de la retraite qui, suite à une dépression, corrige des devoirs par correspondance. La grande cité où il habite le rend mal à l'aise. Il choisit de la quitter pour s'installer à la campagne. Il fait l'acquisition au lieu-dit « le Pas du loup » d'un bien où vivaient ses grands-parents, un endroit solitaire dans le marais. Notre enseignant compte retrouver là, entre nostalgie de l'enfance et solitude restaurée, la paix de l'esprit et la quiétude du quotidien. Les premiers moments passés hors du monde lui semblent en effet propices à la sérénité. Mais il ne tarde pas à déchanter en découvrant un voisinage hostile que son imagination enfiévrée change en cauchemar. Il constate alors avec dépit que « le bonheur ne tient pas aux lieux ». Toutefois, ce dépaysement sans issue lui a permis de comprendre « que le bonheur peut s'enflammer partout si on en transporte une étincelle au fond du cœur ». La leçon peut se révéler salutaire : c'est en soi qu'il faut puiser l'énergie qui aboutit sinon au Bonheur, du moins à ces plaisirs de vivre qui embellissent nos heures. Le héros du « Pas du loup », après deux tentatives ratées, va-t-il saisir sa chance ? Daniel Lapierre, en ce roman, propose une fine analyse du vécu d'un être particulièrement sensible tourmenté par la destinée. Les confidences du narrateur, en un récit clair et précis permettent de suivre, page après page, avec un intérêt croissant, le cheminement de cette âme en quête de réconfort.

Claude Le Roy, président de la Société Des Ecrivains
Normands.