Chickamauga 1863: The River of Death
de James Arnold

critiqué par Vince92, le 15 décembre 2016
(Zürich - 46 ans)


La note:  étoiles
Coup d’arrêt à Rosecrans
Après les défaites de Vicksburg à l’Ouest et Gettysburg à l’Est, les armées confédérées doivent plus que jamais passer à la défensive face aux yankees envahissant les territoires du Sud. La menace identifiée la plus sérieuse de cette seconde moitié de 1863 concerne le théâtre des opérations de l’Ouest : L’armée du Cumberland sous le général Rosecrans poursuit son invasion du Tennessee. Pour le contrer, l’état-major sudiste n’a que le médiocre Braxton Bragg et son armée du Tennessee ; il est décidé de lui adjoindre l’excellent Longstreet, qui, bien que défait plus tôt dans l’année au cours de la campagne de Gettysburg demeure l’un des meilleurs généraux du conflit. A la tête de ses troupes aguerries, il va s’avérer décisif dans la bataille qui se dessine.
Alors que son armée borde la rivière Chickamauga et qu’il temporise afin d’attendre sa logistique qui a du mal à s’organiser après la prise de la ville de Chatanooga, Rosecrans perçoit le risque lié à l’arrivée des renforts sudiste et devine le plan de Bragg qui consiste à lui couper la route de Chatanooga en contournant son aile gauche. Dès lors, il confie cette aile au général Thomas qui fait installer des retranchements pour les divisions en charge de fixer les troupes sudistes. Cette tactique défensive fonctionne : sur un terrain difficile, très boisé, les troupes de Polk à l’aile droite sudiste ne parviennent pas à percer la ligne nordiste très bien organisée... c’est en fait au deuxième jour de la bataille que Longstreet va trouver la faille sur l’aile adverse opposée . Une erreur de commandement nordiste qui consiste à faire basculer une division entière du centre vers l’aile gauche alors que celle-ci n’en a pas besoin, va provoquer ainsi une brèche que s’empresse d’exploiter le général sudiste.
Dès lors, c’est la dislocation des lignes fédérées qui ne peuvent que retraiter face à l’avancée ennemie. Regroupant ses troupes autour de Horseshoe Ridge, Rosecrans fait retraiter toute son armée vers Chatanooga en profitant de l’atonie de Bragg qui n’exploite pas à fond le succès de son subordonné.
Les conséquences de cette bataille sont limitées : succès tactique important du Sud qui ne fait que retarder la marche en avant, elle aura comme principal résultat de faire remplacer le pusillanime Rosecrans par le rock de Chickamauga, Thomas et de faire confier à Grant la direction des opérations sur le théâtre de l’Ouest... viennent les batailles de Chatanooga et l’invasion définitive du Tennessee et de la Géorgie.
Bon opuscule d’Osprey sur l’une des batailles les plus importantes en terme du volume de troupes engagées. Les cartes sont assez claires même si l’on n’y retrouve pas toujours le nom des lieux évoqués dans le narratif. Le livre est l’un des plus anciens de la collection, la qualité des illustrations s’en ressent mais au final, le lecteur a une bien meilleure compréhension des enjeux de la bataille et des événements clés de l’affrontement.