La reine clandestine
de Philippa Gregory

critiqué par Nance, le 23 novembre 2014
( - - ans)


La note:  étoiles
J'ai préféré la série télé, qui est assez médiocre
« - Je m’apprête à devenir reine d'Angleterre, vous semblez insinuer que je m’engage dans une lutte sans merci.
- C’est de cela qu’il s’agit, confirme-t-elle. Vous n’êtes point Mélusine jaillissant des eaux pour embrasser le bonheur, ni seulement la plus jolie femme de la cour. La route que vous avez choisie sera pavée de combats, de brouilles, d’intrigues. Notre tâche consistera à vous en faire triompher. »

Nous nous retrouvons à la fin 15e siècle en Angleterre, en plein dans l’épisode de la guerre des Deux-Roses, guerre civile entre les familles royales Lancastre (dont l’emblème est la rose rouge) et d’York (la rose blanche). On suit l’histoire du point de vue de l’épouse de roi yorkiste Edouard IV, Elizabeth Woodville. Elizabeth, de la famille honnie lancastre, deviendra la Reine Blanche yorkiste (The White Queen, le titre anglophone que je préfère à celle de la version française). Belle, mystérieuse, avec de l’ambition pour elle et son mari, elle utilisera tout ce qui est sa portée pour renforcir la position de sa famille sur le trône.

Ouf, l’écriture sonne très romancée, cinématographique. Je ne sais pas jusqu’à quel point c’est fidèle à l’Histoire, mais je dirais que l’auteure prend des libertés et choisit les éléments qu’elle désire. Je suis persuadée que ça éclairerait certaines personnes sur cette période, mais à ne pas prendre comme un essai sur le sujet, c’est un roman.

Le conte de Mélusine est immiscé dans le roman, c’était intéressant quoique forcé. J’ai aimé l’angle différent sur Richard III, plus connu dans sa renommée shakespearienne, même si ce roman ne sera jamais du niveau et de la force de la pièce de Shakespeare (« Ma conscience a mille langues, et chaque langue raconte une histoire, et chaque histoire me condamne comme scélérat. »).

La série télévisée était loin d’être une réussite (des choix d’acteurs douteux, des scènes embarrassantes...), mais avait des avantages par rapport au roman. N’avoir qu’une narratrice qui n’est pas toujours au centre des événements fait que souvent elle n’était pas là lors de l’action et qu’on soit juste renseigné d’après coup de ce qui est passé. Dans la série télévisée, on est là en temps réel, avec la perspective de plusieurs personnages (lady Beaufort, les Neville, les frères York...) rendant l’histoire plus dynamique et on n’a pas l’impression d’avoir raté quelque chose d’intéressant. Aussi, alors que la série télévisée bouclait la boucle avec une fin digne de ce nom, le roman finit sur un « à suivre » qui m’a plus frustré que d’autre chose. C’est le premier d’au moins 6 livres, le seul traduit, je verrai à ce moment-là, mais je ne compte pas me jeter sur les autres tomes dès leur parution française.

J’ai trouvé ce roman bien, mais moyen.