Super héros : La Magie d'Alex Ross
de Alex Ross (Scénario et dessin), Chip Kidd (Textes), Geoff Spear (Photographies)

critiqué par AmauryWatremez, le 21 novembre 2014
(Evreux - 54 ans)


La note:  étoiles
American Gods
Tous les petits garçons dans l'absolu voudraient être des héros, des dieux pour faire plaisir à leurs mamans et arriver à l'heure pour le repas du soir, grandir mais en restant un enfant asexué et bien sage. C'est un peu le cas de Superman, sa navette atterrit dans le champ de maïs d'un couple déjà mûr, les Kent, quelques millions de kilomètres après que Krypton, la planète dont il est le dernier survivant ait explosé. Il devient un bon petit Américain, un lycéen très comme il faut, timide avec les filles et qui aide papa aux travaux des champs. C'est peu le "good deed" américain, le brave citoyen de Capra qui vit dans une ferme qui ressemble à un dessin de Norman Rockwell.

C'est le représentant principal de la nouvelle mythologie anglo-saxonne, demi-dieu parmi d'autres demi-dieux aux travers bien humains et tous habillés de combinaisons ridicules. Sous la plume et les pinceaux d'Alex Ross, ces personnages ne le sont jamais et acquièrent une dimension mythique. C'est pourtant difficile. Cependant, il manque à ces dessins un peu de profondeur vraiment adulte comme dans "Dark Knight", de 1986, de Franck Miller, où Superman devenait le symbole du retour de la réaction et des certitudes conservatrices et Batman celui de l'humanité qui doute.