Le suicide français
de Éric Zemmour

critiqué par AmauryWatremez, le 28 octobre 2014
(Evreux - 54 ans)


La note:  étoiles
la curée contre Zemmour c'est bon signe
Zemmour emmerde les tenants du pouvoir libéral-libertaire, il dérange leurs larbins communautaristes z-et sociétaux de la « Bonne » presse qui jouent à se faire peur avec les le Pen qui ne veulent pas vraiment de toutes façons accéder au pouvoir et qui sont au fond moins dangereux pour eux. Par contre, quand la curée des Trissotins post-modernes, des petits marquis arbitre des élégances sociétales z-et féministes et des boutures de commissaires politiques se déchaînent contre un auteur, une personne, sans véritablement argumenter d'ailleurs, ne lui opposant que des attaques à la personne et des injures toutes plus abjectes les unes que les autres, c'est bon signe, cela veut dire que son discours est dans le réel, dans le vrai et qu'il attaque là où ça fait mal :

l'Union Européenne et ses soi-disant bienfaits, la légende de la mondialisation « heureuse » et les conséquences d'une immigration incontrôlée (sans pour autant stigmatiser ceux qui émigrent qui le font car ils crèvent de faim et subissent des dictatures ignobles dans leurs pays).

Zemmour est en tête des ventes avec son livre « le Suicide français » et ça ça les fait encore plus grincer des dents, les moralisateurs, les donneurs de leçons sociétaux, les chroniqueurs politiques qui ont tous leur « rond de serviette » et leur « emploi » comme au théâtre qui s'imaginent tous être proches du peuple alors qu'ils ne risquent pas d'en croiser même chez Denise au « 41 », on y baise « entre soi », où certains ont encore leurs habitudes et autres bonnes maisons. Car chez les contempteurs de Zemmour, ceux qui lui reprochent tant d'être intolérant et j'en passe on pratique l'endogamie quotidiennement, on n'irait pas quand même se mélanger aux « petits blancs » « franchouillards » de cette « France périphérique » évoquée par Christophe Guilluy.

Je n'ai jamais d'ailleurs bien compris, si le moindre groupuscule ethnique peut se revendiquer de son identité propre pourquoi par les français dits de souche ?

C'est donc également que ses préoccupations rejoignent celles de centaines de milliers de citoyens français qui sentent bien que l'identité de leur pays est soigneusement détricotée depuis quelques décennies déjà par les gouvernements de droite libérale libertaire comme de gauche sociéto-libérale ce qui revient strictement au même, le second ensemble étant peut-être moins soucieux de maintenir les apparences de morale bourgeois que le premier apprécie encore un peu. Et cela emmerde encore plus les moralisateurs petits bourgeois progressistes, ces « bourgeois pédagogues ». Il n'y a que quelques militants UMP libéraux purs et durs pour croire que le PS est encore un parti marxiste.

La France est un pays à qui l'on a appris à se détester, à rejeter ces composantes, dans une histoire officielle par exemple où l'on retient de l'histoire de cette nation que les massacres, malheurs, guerres et colonisation atroce, atroce, en admettant à peine qu'en 1789 et en « Soissantuite » ou en 1981 les français sont « passés déjà plus ou moins de l'ombre à la lumière ». Cela ne devient acceptable qu'à partir du moment où le pays devient « divers » et « multicul », alors que ces personnes composant la diversitude ne se reconnaissent jamais, à quelques exceptions, comme français, leur identité étant ailleurs, qu'ils le soient de deuxième ou troisième génération. En bout d'arguments les « suicidaires » dont parlent Zemmour en viennent toujours à rappeler leur « loi du talion » qui veut que nous payions encore les méfaits atroces, atroces l'on vous dit !, de la colonisation nous les enfants et petits enfants des colonisateurs, ces salauds de français qui étaient mus lorsqu'ils sont partis coloniser, rappelons le en passant, par des idées positivistes, laïques et républicaines, ainsi Jules Ferry.

Zemmour égratigne au passage quelques lieux communs et clichés sur l'histoire de France dont l'histoire contemporaine et en particulier celle de la Seconde Guerre Mondiale : celui de la bonne blague des français tous résistants, la statue du Commandeur de De Gaulle, celui d'une résistance forcément puissante dès 1940, celui d'un Vichy composé uniquement de salauds : Rappelons là encore qu'à Vichy s'étaient rassemblés surtout des « républicains dits de progrès » dont Laval, qui était radical, donc beaucoup plus à gauche que le PS actuel ; rappelons aussi que les premiers jeunes à résister furent ceux qui étaient encouragés par leurs curés catholiques (tous d'affreux réacs!) à travers les patronages. J'ai du mal à comprendre l'injure là encore abjecte de « collabo » qui a été prononcée envers Zemmour, dont la famille eut à subir la déportation ; quand il en parle, lui il sait ce que cela a causé comme souffrances...

Zemmour encourage avec ce livre à ce que les emmerdeurs de petite et moindre envergure que lui continuent à « emmerder » le monde, à donner quelques coups de pieds bien placés dans la fourmilière.
Erudit, polémique et visionnaire ! 10 étoiles

Éric Zemmour (1958- ) est un journaliste politique, écrivain, essayiste et polémiste français.
"Le suicide français" paraît en 2014 (Albin Michel)

Un long essai, brillant, érudit (savant ?), polémique mais O'combien visionnaire...
Eric Zemmour reprend 2 dates "phares" de l"Histoire de France (La Révolution de 1789 et Mai 68) pour expliquer la lente et irréversible déliquescence de notre Grand pays.
"L'histoire d'une dépossession absolue, d'une désintégration inouïe, d'une dissolution dans les eaux glaçées de l'individualisme et de la haine de soi".
Une République ou le Droit est plus fort que la Politique,
Sur les banlieues : "Ce ne sont pas les structures mais les populations qui façonnent l'environnement".
Il aborde sans complaisance aucune, l'immigration de masse, l'explosion des divorces et de la cellule familiale, le rejet du père comme figure symbolique.
L'échec de l'intégration et la victimisation légitimée.
L'évolution de notre société au travers quelques films et chansons, en dit long....
Une charge en règle contre les lobbies en tout genre (Associations , Le CRIF, ....). Le lynchage en bonne et dûe forme de certaines personnalités (humoristes, syndicalistes, journalistes, .... ) qui ont eu l'outrecuidance de remettre en cause le discours de ces organismes.
Manifestations de sans-papiers, France 1998 "Black-Blanc-Beur", l'islamisation des banlieues.
France; cadavre à la renverse !

Alors qu'Eric Zemmour est lynché, ostracisé, dénigré par certains médias, artistes et intellectuels bien-pensants, j'ai voulu lire l'un de ses essais à succès.
Même si les références sont souvent "savantes et érudits " (Zemmour connait merveilleusement bien notre Histoire et le fonctionnement de nos institutions), les faits sont incontestables.
La lâcheté de nos politiques, préférant le compromis à la décision, le recul à l'affrontement, le oui au non (tellement plus facile...) a précipité notre pays au rang de parc d'attractions.
Un essai publié en 2014.... Six ans après, on ne peut que constater les dégâts.
D'autres que lui ont été mis au ban des médias, priés de SE TAIRE car..... trop dangereux pour le pouvoir.
Un essai qui risque de vous ouvrir les yeux sur l'état actuel de notre société ? Mais non... vous le savez déjà mais n'osez pas vous l'avouer.

Frunny - PARIS - 58 ans - 12 octobre 2020


Déconstruction et destruction à la française ! 10 étoiles

Même si je ne suis pas en accord avec toutes les analyses d’Éric Zemmour (et qui peut prétendre adhérer à tous les arguments contenus dans un livre de plus de 500 pages ?) ; il n’en demeure pas moins que son constat global concernant notre Société Française se révèle évident, incontournable et pour tout dire…, implacable.

Grâce à sa culture générale et historique particulièrement étendue et à l’absence totale, dans ses propos et ses écrits, d’usage des pernicieux et trop répandus procédés de la langue de bois et du « politiquement correct », Éric Zemmour dresse, ici, un diagnostic détaillé, précis, mais inquiétant pour l’avenir de notre pays. En effet, il décortique la déchéance de notre Société dans toutes ses dimensions depuis 40 ans (Mai 68) et dans le cadre historique de notre Nation. Les responsables de cette déchéance organisée sont essentiellement, nos « élites » : politiques, économiques, médiatiques, intellectuelles, artistiques, etc..

Mais comme on le dit couramment : « nul n’est besoin de sortir de polytechnique », pour que le citoyen lambda en déduise ce même état de fait consternant, concernant la déconstruction méthodique des fondements de notre France : ses principes Républicains et Laïcs, ses valeurs, sa culture (déculturation), ses origines Chrétiennes et plus généralement, son Histoire.

En fait, il suffit au citoyen ordinaire né au XXème siècle : d’observer, d’écouter, de lire et de s’intéresser un tant soit peu au monde qui l’entoure, pour être capable de faire preuve de la même lucidité, de ce même constat objectif désespérant quant à l’état de déliquescence de la France d’aujourd’hui et donc, malheureusement, probablement aussi…, de celle de demain… !

Anonyme11 - - - ans - 21 août 2020


Passionant 10 étoiles

Eric Zemmour examine au cours d’une dissection minutieuse des événements et des faits des quarante dernières années en France la lente mais inexorable chute de notre pays. Les indices de cette chute se font de plus en plus douloureux au fur et à mesure qu’on se rapproche de la fin... mais le cadavre bouge encore, et on se donne parfois l’illusion que ce pays, cette société, pourront retrouver leur éclat et renouer avec une histoire prestigieuse, celle de la « Grande Nation » telle que la nomment les Allemands.
Or, et c’est la perversité du phénomène de déliquescence à l’œuvre, les petits ou les grands événements qui ont rythmé ces quatre décennies ont transformé en profondeur le terreau social de la France. Souvent, Zemmour part d’un fait insignifiant, comme une chanson ou un film comme symptôme d’un phénomène plus général et plus profond, celui du changement de peuple et de civilisation comme l’a désigné Renaud Camus, un autre penseur de la « réaction » . Les thèmes de prédilection d’Eric Zemmour sont désormais connus : Ce sont la féminisation de la société, la dévotion des élites hors-sol au culte de la diversité ethnique et culturelle, la soumission de l’économie et de la politique nationales aux diktats bruxellois.
L’écriture est fluide et acérée, les exemples choisis sont significatifs et si les media à l’époque de la sortie du livre ont tous publié contre le pamphlet de Zemmour, on n'entend pas souvent des contre-arguments valables pour contrer le rouleau-compresseur idéologique de Zemmour. C’est pour cela que cet homme est soudain devenu si haï de ce système oligarchique qui ne supporte pas que l’un des siens prenne ses aises et sa liberté et assène des coups aussi terribles.
Une lecture importante, éclairée par la très grande culture politique, presque anthropologique de Zemmour qui est loin d’être le saltimbanque médiatique qu’on pouvait penser qu’il était quand il œuvrait sur les plateaux de télévision. Finalement, son éviction aura sans doute permis à Zemmour encore plus de liberté de penser... j’y vois plus d’avantages que d’inconvénients.

Vince92 - Zürich - 46 ans - 22 février 2017


Ses pensées 7 étoiles

Ses pensées dépassent ses mots. J'entends par là ses mots sont moins intéressants que ses pensées. Il est plus intéressant à la télévision, lire ses livres réduit la valeur du personnage. Avec Nolo, ils me représentaient à la télévision, deux quadragénaires réacs de droite, je pense j'étais d'accord avec eux à 95%.

Là le livre c'est ouvrir vingt chapitres, choisir vingt sujets, si possible d'actualité, et entamer un monologue sans fin, une explication de textes longuette. Du Bernard Henry Levy de droite. Bon ce livre est lassant et les sujets ne m'ont pas forcément intéressé car c'est de la redondance par rapport à l'actualité télévisée, pour moi certes.

Obriansp2 - - 53 ans - 6 octobre 2016


Mais où sont les neiges d'antan... 9 étoiles

Un ami m'a passé ce livre et je l'ai lu pour lui faire plaisir mais je ne le regrette pas du tout. Je m'attendais à un pamphlet, plus ou moins à l'emporte pièces, il n'en est rien.

Dans ce livre, Éric Zemmour fait un incroyable inventaire de tous les événements marquants de ces quarante dernières années : ça va du départ de De Gaulle en 73, jusque aujourd'hui, « avec Nicolas Sarkozy qui fut un Bonaparte de carnaval, François Hollande, un Mitterrand de carnaval, et Manuel Valls, un Clemenceau de carnaval... », en passant par le procès de Bruay-en-Artois, le mariage parodique de Coluche et Thierry le Luron, la délocalisation des usines françaises, Bernard Tapie, José Bové, l'Airbus, la commémoration d'Austerlitz passée sous silence... enfin, tout y passe et tout fait farine au bon moulin d’Éric Zemmour.

Le livre est parfois un peu touffu, parce qu'il parle de personnages qu'on ne connaît pas ou d'événements oubliés mais, en règle générale, c'est souvent très amusant à lire. Pour sa démonstration, l'auteur analyse toujours, en début de chapitre, un livre, un film, une chanson ou parfois même un slogan qui ont marqué leur époque et le lecteur s'amuse à se souvenir de ces sorties et de leur appréciation sur le moment.

Ce que l'auteur veut prouver c'est que, depuis le départ de Charles De Gaulle, la France a dégénéré. Elle a perdu son statut de grande puissance européenne, elle a abandonné ses valeurs ancestrales, sa culture est en perdition et les Français n'ont même plus, ce que les non-Français appelaient leur chauvinisme, et que Zemmour appelle leur estime de soi.

Chacun appréciera selon ses convictions mais il est incontestable que le réquisitoire est remarquablement bien charpenté, bien documenté et brillamment exposé. Il ne faut pas exagérer, Zemmour n'est pas Tocqueville mais, son érudition, sa lucidité et surtout, sa connaissance de l'Histoire de France, en font bien plus qu'un journaliste polémiqueur.

Ses cibles principales sont la mondialisation, l'abandon du franc, l'Europe et sa Constitution qui ne mentionne même pas nos racines chrétiennes et qu'il juge beaucoup trop libérale... Au passage, tous les présidents français et politiciens importants, qu'ils soient de gauche ou de droite, sont passés au crible et en prennent pour leur grade.

Et puis, ho-la-la ! il ose aborder le sujet tabou entre tous, l'émigration arabo-musulmane, pour constater qu'elle se passe mal. Et c'est probablement là qu'il s'est mis contre lui tous les médias et tous les Français qui parlent devant un micro : « couvrez ce sein... », disait Tartuffe, il est des vérités que l'on ne peut pas dire...
Sa démonstration m'a amusé parce qu'il commence par évoquer les péripéties de l'équipe de foot « black-blanc-beur », en Afrique du Sud et puis le match « amical !» l'année suivante entre la France et l'Algérie et tout ça est raconté avec une sagacité assez truculente qui, malgré la gravité de la question, force le sourire en ranimant quelques souvenirs.

Encore une fois, il faut garder l'esprit critique et juger selon ses convictions, sans se laisser emporter par le tourbillon des arguments toujours à charge. L'auteur n'énumère que les événements qui servent sa cause, il ne tient pas compte des circonstances inévitables qui forcent souvent les décisions et il oublie que tout le monde est toujours malin... après coup. Mais ça, c'est la loi du genre.

Disons que, sans être toujours d'accord avec lui, il est permis de partager sa nostalgie du temps passé, quand la France était la première nation d'Europe et le porte drapeau de la grande civilisation occidentale, quand Paris était la ville Lumière et que ce pays, tant aimé par Éric Zemmour, servait de modèle au monde entier.

Ce livre est une prise de position, probablement outrancière, sur la dérive des temps présents ; mais le refrain n'est pas nouveau : « où sont les neiges d’antan ? », chantait déjà François Villon. Personnellement, j'ai admiré la lucidité de l'auteur, sans partager son pessimisme, parce que je crois que la France, tel le Phénix, renaîtra toujours de ses cendres. Reste que ce livre doit être pris au sérieux ; c'est un vaste inventaire des indices de notre décadence, qui suscite la réflexion et qu'on pourra recommander à tous ceux qui s'intéressent à l'Histoire contemporaine de la France, de l'Europe et du monde.

Saint Jean-Baptiste - Ottignies - 88 ans - 14 juin 2015


Génération X 8 étoiles

Ceux qui ont déjà entendu Zemmour à la radio ont sans doute remarqué qu’il lisait des textes écrits à l’avance par lui-même. Ceux qui liront ce livre remarqueront qu’il a été écrit exactement dans le même style que ses chroniques parlées, ce qui donne parfois l’impression agaçante de l’entendre lorsqu’on lit (quel procédé démoniaque !) On retrouve dans ce livre les mêmes tics que dans les chroniques, notamment une prédilection pour l’imparfait dont Zemmour fait un usage immodéré et abusif. Je l’ai quand même lu jusqu’au bout parce qu’on me l’a offert et qu’on en attendait un avis de ma part de bourgeois égoïste et ranci.

Un mot sur la forme: le Suicide Français déroule les quarante et quelques années qui séparent la mort du général de Gaulle de l’élection de François Hollande. Pour chaque année, Zemmour choisit tel ou tel évènement (ce peut être une décision politique, un disque ou un film, etc…) et montre combien cet évènement va dans le sens des théories qu’il défend. Méthode fort peu objective s’il en est ! Ainsi, 1980 est illustrée par la sortie de « Mon fils ma bataille » de Balavoine, occasion de démontrer la pertinence de la théorie sur la dévirilisation du mâle français (« c’est mon fils ma bataille, le fruit de mes entrailles »). Or, en 1980 sortait aussi « J’aime regarder les filles » de Patrick Coutin, mais ça, Zemmour ne nous en parle pas, des « hanches qui balancent » et « des poitrines gonflées par le désir de vivre »…. Pas un livre scientifique, donc : Zemmour, qui vit de la polémique, a écrit un livre de polémiste et a pris soin de glisser ici ou là quelques prises de position propres à faire s’ébranler le cirque médiatique.

Qu’en est-il donc du contenu ? Tâchons d’y mettre de l’imparfait pour faire Zemmourien : depuis la mort du général de Gaulle, dernier homme politique, la France se mourait, frappée par des fléaux dignes des plaies d’Egypte qu’elle s’était infligé elle-même : bras ouverts à une immigration extra-européenne, haine de soi et son histoire, refus de l’assimilation, abandon de la souveraineté au profit de l’Europe, ridiculisation des valeurs viriles, abandon de la démocratie pour une « expertocratie » sous influence des lobbies, etc. Les élites ou prétendues telles, n’avaient plus pour ambition qu’accompagner cette lente agonie en tâchant de la rendre pas trop douloureuse. La gauche, divorcée du peuple, n’aspirait plus qu’à séduire les bobos avec ses belles réformes sociétales ; la droite, fascinée par le capitalisme et ses belles multinationales forcément bienfaisantes, se refusait au moindre geste qui put fâcher le patronat ou l’ami américain et se satisfaisait in petto de l’afflux d’une main d’œuvre bon marché. Les riches s’enrichissaient, les pauvres s’appauvrissaient, et chacun y allait de sa revendication identitaire au nom de son Moi, devenu le noyau autour duquel gravitaient astres et planètes.

C’était la France vue par Zemmour, et pour ceux qui sont nés entre 67 et 72, époque à laquelle commence le livre, c’est un peu triste de se dire que depuis qu’on est là tout part en capilotade. Si je ne partage pas toutes les idées de l’auteur, je n’en constate pas moins que vivre ensemble semble un exercice de plus en plus difficile à une époque où, au contraire, il faudrait que les consciences et les énergies soient mobilisées pour un but commun, faute de quoi ce n’est pas un suicide français qui nous guette, mais un suicide planétaire. De cela, Zemmour ne parle malheureusement pas.

Guigomas - Valenciennes - 54 ans - 30 janvier 2015


L'assassin habite au 68 9 étoiles

Du 9 Novembre 1970, date de la mort du Général de Gaulle au 13 décembre 2007, ratification du Traité de Lisbonne qui fut un copié-collé de la Constitution Européenne écrite sous la houlette de V. Giscard d'Estaing et rejetée par 55% des Français deux années plus tôt, Eric Zemmour fait revisiter à son lecteur les Trente « Calamiteuses » qui succédèrent aux trente « Glorieuses » (1945-1975). Il ne nous retrace pas in extenso la totalité de cette tranche d'Histoire mais cherche à nous faire comprendre les raisons pour lesquelles notre pays est tombé aussi bas, pourquoi notre économie se porte si mal, pourquoi notre souveraineté est partie en fumée et comment les phénomènes parallèles de tiers-mondisation et de paupérisation se sont enclenchés. Pour ce faire, il prend appui sur une petite centaine d'évènements marquants (institution du Conseil Constitutionnel, fin de la convertibilité du dollar, reconnaissance de la Chine par les Etats-Unis, entrée du Royaume-Uni dans la CEE, scandale du Watergate, loi mémorielle en 1972, loi Pompidou-Giscard dite « Loi Rothschild » sur le financement de la dette publique, dépénalisation de l'avortement, regroupement familial, loi Haby sur le collège unique (1976), création du CDD (1979), référendum sur le traité de Maastricht ou affaire Tapie pour n'en citer que quelques-uns) dont, à l'époque, on ne remarqua pas forcément l'importance dans le processus général de démolition du roman national. Pour mieux cerner les tendances lourdes de l'évolution des mœurs, il n'hésite pas à prendre appui sur des chansons comme « Lily » de Pierre Perret ou « L'Aziza » de Daniel Balavoine, sur des films comme « Dupont Lajoie » d'Yves Boisset ou « Train d'enfer » de Roger Hanin et même sur une série télé aussi mièvre qu'« Hélène et les garçons ». Cela pourrait sembler futile et même indigne de la solennité du travail de l'historien et pourtant, à la réflexion, il n'en est rien. Une simple ritournelle peut nous en apprendre beaucoup sur l'air du temps.
Un essai historique mené avec brio et intelligence. Parfaitement documenté et référencé. Des analyses pertinentes, fort bien étayées et difficilement discutables et, malheureusement, un diagnostic irréfutable marqué au coin d'un bon sens si méprisé et si vilipendé par nos oligarques, journalistes et autres beaux esprits donneurs de leçons. D'où la polémique en forme de tempête dans un verre d'eau sur le rôle de Pétain vis à vis des Juifs avec l'éviction d'une chaîne de télé pour son auteur (bravo la liberté d'expression...) et parallèlement, l'immense succès populaire de ce livre. Zemmour est un des esprits les plus brillants et les plus honnêtes de son époque. Ses conclusions rejoignent ce que le peuple ressent plus ou moins confusément. Il dénonce la sous-culture de masse, les conséquences de Mai 68, les outrances du féminisme, l'antiracisme aggravant le racisme, les idées chrétiennes devenues folles et les dangers d'un islam que personne n'a pu ou voulu contenir. « Détruisez le christianisme et vous aurez l'islam », dit-il en citant Chateaubriand. Ce livre est fort bien écrit et très agréable à lire en dépit du sujet grave qu'il traite, le discours est pondéré (ce n'est ni un brûlot fasciste ni un pamphlet raciste), parsemé de belles fulgurances du genre : « Auparavant, il y avait Paris et le désert français. Désormais, ce sera de plus en plus, Paris et la désespérance » ou « Guerre, homme, patrie, trinité diabolisée de notre temps » ou encore « Mai 68 fut une révolution de la société contre le peuple ». Nous vivons « un mai 40 économique et une guerre de religion en gestation ». Nous n'en avons pas encore pleinement pris conscience mais ça ne saurait tarder. On comprendra que ce livre, même si le lecteur n'en partage pas toutes les analyses (Zemmour, en indécrottable gaulliste qu'il est, idéalise un peu trop l'homme du 18 juin), reste un ouvrage de référence majeur. Utile et même indispensable à qui veut comprendre les évolutions de la géopolitique. Quoi de mieux que le passé pour éclairer le présent. Un ou deux reproches quand même. Le délai d'étude sur moins d'un demi-siècle semble un peu court et un peu artificiel. Cette évolution ou plutôt « involution » remonte certainement à beaucoup plus loin mais c'est un autre débat. Le mot « Suicide » placé dans le titre nous semble inapproprié. Il sous-entend une volonté délibérée du peuple pour en finir avec son destin alors que tout le livre démontre qu'il a été berné, qu'on lui a menti, en un mot qu'il a été trahi par ses élites depuis des années. « Déclin français » ou « Assassinat d'une grande nation » auraient été plus justes mais sans doute moins vendeurs.

CC.RIDER - - 66 ans - 19 janvier 2015


Un livre qui dérange 8 étoiles

Oui, visiblement tout ce que relève Zemmour, sans jamais y apporter de solution, faut bien le reconnaître, dérange.
Le regard sans concession des différents aspects qui ont fait "évoluer" la France dans sa situation actuelle dérange vraiment ceux qui refusent de voir certaines vérités en face. Suffit de lire la dernière critique... Ça dérange.

Martell - - 60 ans - 2 janvier 2015


"Zemmour", grigri, patte de lapin... 1 étoiles

« Zemmour », grigri, patte de lapin...

(réponse à un manuel de précision, en voie de décomposition)

apostille dédié au vierge enfant de Marivaux et de Céline, amoureux de sa langue

beurre ranci, toast rassis,
assistant à son propre suicide
en spectateur averti hi hi hi
ne cessant sur lie de mettre grain
infiniment cuit cuit archicuit
et mu par le souci des pensées volatiles
que l'espace laissé libre préoccupe

NB : tout ce qui précède est écrit
uniquement par amour de la langue
Honey qui mal pense

PS : savoir raccourcir une plaisanterie
longue de 546 pages

Valentinivalentini - - 75 ans - 31 décembre 2014


Dénonciateur 8 étoiles

Même s'il n'est pas toujours facile à appréhender, ce livre fait la démonstration évidente de la déliquescence évidente de notre société depuis les années 70
Je ne suis pas toujours d'accord avec tous les sujets abordés, notamment la féminisation du contexte socio-économique qui est un peu caricaturale
Quant au contexte politico-religieux, Zemmour dénonce avec raison la montée de l'extrémisme dans notre pays, alors même que les politiques ont tendance à laisser faire
Nous sommes dans le mur car rien n'a été fait auparavant au niveau des réformes à effectuer pour redresser la barre
Et, à mon avis, ça ne s'arrangera pas de sitôt
Enfin, un livre qui sort des sentiers battus

Albator76 - - 47 ans - 28 décembre 2014


un condensé de bon sens 10 étoiles

Voila enfin, enfin, enfin, un livre qui dit tout haut ce que des millions de français pensent (plus ou moins) tout bas.

Zemmour reprend parfaitement, de manière structurée, coordonnée, argumentée la façon dont la France se tue à petit feu depuis 40 ans et on peut dire que tout y passe : politiques, médias, artistes, etc.... chaque fait, chaque chanson, chaque loi qui a conduit à la décadence de la France est reprise.

Et force est de constater qu'il a mille fois raisons. Jamais la France n'a été si malmenée, n'a eu si peu d'impact international, tant sur le plan politique que culturel. Notre magnifique pays est en train de devenir le Tiers-Monde.

Si je ne suis pas d'accord sur 100% de ce qu'il dit, j'admets ne pas être suffisamment informé sur le régime de Vichy ni sur les théories de Paxton, j'apprécie le fait qu'il ne prenne pas pour argent comptant tout ce qui nous a été dit depuis 40 ans.

Les Français ont été depuis 40 ans des bénis oui-oui, des benêts qui se font matraquer d'impôts pour payer la sécurité sociale et toutes sortes d'aides à des personnes qui ne souhaitent pas travailler et bien le temps de la révolte est arrivé.

Un livre à tambour battant, un livre fort, choc, bien construit, bien documenté et que chaque Français devrait lire. Je le recommande vivement car il faut enfin se réveiller !!!!

Clubber14 - Paris - 44 ans - 20 novembre 2014


Le bon grain et l'ivraie 8 étoiles

Un tel livre suscite évidemment des polémiques. Mais on n'est pas obligé d'être tout le temps d'accord avec l'auteur, et malgré tout reconnaître qu'il y a des vérités qui sont bonnes à dire. Zemmour dénonce ces innombrables erreurs, volontaires la plupart du temps, commises par nos « élites », bien sûr à leur profit, qui ont conduit la France à cette situation déplorable que l'on connaît aujourd'hui. Et qui hélas va sans doute se poursuivre et s'aggraver encore. On ne va pas dans le mur, on y est déjà, et on y restera.
L'Europe est un échec. La monnaie unique est un échec. La politique de l'emploi est un échec. L'industrie s'est écroulée. La politique d'immigration est un échec. La justice sociale est un échec. L'accroissement scandaleux de la fourchette des revenus continue. L'éducation est un échec. Les multinationales ruinent les « classes moyennes » qui existent de moins en moins. Les géants de la grande distribution tuent les producteurs, s'enrichissent honteusement en nous vendant des produits mauvais pour notre santé, pour le plus grand profit des géants de l'industrie pharmaceutique. Et j'en passe...
Quel espoir ? Aucun. Que font nos énarques et politiciens de tous bords face à tout cela ? Ils cherchent à protéger leurs intérêts personnels, cèdent aux sirènes des puissances de l'argent, avec le plus total mépris pour le citoyen lambda.
Les thèmes abordés par Zemmour ne sont pas toujours bien choisis, mais c'est là bien sûr un avis personnel. Les argumentations sont souvent bien conduites, malgré des erreurs et des raccourcis réducteurs. Mais l'auteur garde sa liberté. Comme le lecteur qui, lui aussi avec son libre arbitre, saura pour sa propre réflexion séparer le bon grain de l'ivraie.

Bernard2 - DAX - 74 ans - 9 novembre 2014


Complètement déplacé... 2 étoiles

D'abord, ce livre ne peut appartenir à la catégorie "sciences humaines et exactes". Ce n'est pas une enquête et l'auteur n'utilise aucune méthode de recherche. J'ajoute que ses références biblio, ses sources sont incomplètes par endroits (manque de rigueur, donc). Ce livre est un essai (militant !?), un moyen pour l'auteur de faire circuler ses idées.

Le point fort du livre tient dans les thèmes et les questions qui sont posées par l'auteur et qui sont au centre des préoccupations citoyennes : Société du libéralisme ? Religion face à la république ? Conséquences de l'immigration ? ... L'auteur a l'audace d'aborder des problématiques qui ne le sont pas habituellement. Là-dessus, un très bon point !

Là où il y a un gros problème, c'est comment lire et écouter les idées de quelqu'un qui ne sait pas ce qu'est la rigueur et l'honnêteté scientifique ? Pas de débat possible, car il n'y a pas de bases de discussion acceptables et honnêtes. Pour deux raisons :
- Des références bibliographiques incomplètes, des propos non sourcés, des erreurs fréquentes sur les chiffres, des détournements de citations, des sous-entendus constants (sur le mariqage homo puni par les dieux, par exemple), des arguments affligeants. Le cas de Vichy est exemplaire : on peut toujours trouver quelques fonctionnaires de l'époque qui ont oeuvré contre le nazisme, mais on ne peut nier que le régime dans sa globalité a été collaborationniste. Z prend ici l'exception pour débattre de la règle. Et de conclure que Vichy a bien agi ! C'est ridicule !
- L'auteur joue beaucoup sur l'affectif : le sentiment, la sensation, la passion, bien plus que la raison. La France est malade, c'est triste et révoltant, tout part à la dérive, etc. Une fois le lecteur bien échaudé, viennent les arguments (parfois erronés et souvent orientés) qui désignent les coupables qui ne peuvent être voués qu'à la vindicte du lecteur.

Le gros problème que symbolise le livre de Z (qui est en même temps son seul point positif) est celui d'une France qui est traversée de questions importantes : intégration-immigration-place des religions-repères moraux-cassure entre peuple et "élite", libéralisme outrancier... qui ne sont pas abordées sur la place publique, mais laissées aux marges.
Il y a là de vraies et profondes questions à traiter, qui engage la société, mais qui sont dénigrées ou balayées par les politiques et la plupart des intellectuels, alors même qu'elles secouent les français dans leur quotidien. C'est là un véritable drame qui fait la joie des extrémistes de tous poils et des pseudos scientifiques.
Or, il n'est pas bon que dans une démocratie on taise les choses (même et surtout si elles fâchent), ou pire, qu'on laisse à quelques hurluberlus le soin de les traiter. A ce titre, le livre de Z en est la parfaite illustration.

Pour résumer : On est intéressé par les thèmes du livre, mais très vite énervé par le style et le manque de rigueur et d'objectivité flagrant de l'auteur, ce qui décrédibilise ses propos.
Vraiment dommage parce que ces thèmes (fondamentaux actuellement) méritent d'être traités sérieusement et objectivement.

Colt - - 51 ans - 31 octobre 2014