Prairie de James Galvin

Prairie de James Galvin
( The meadow)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Folfaerie, le 27 novembre 2003 (Inscrite le 4 novembre 2002, 55 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (14 682ème position).
Visites : 3 841  (depuis Novembre 2007)

un bon premier roman

Galvin est avant tout un poète, Prairie est donc son premier roman, sorti il y a 10 ans aux USA, et traduit voici seulement 2 ans. Outre-Atlantique c'est un livre culte, encensé entre autres par Jim Harrison, et il est facile de comprendre pourquoi. Je crains bien en revanche qu'il ne soit jamais considéré comme un livre culte ici, mais cela est également prévisible. C'est pourtant un fort beau livre, dédié aux habitants de cette prairie, quelque part dans les Rocheuses, et qui, sur plusieurs générations, ont eu la folie de s'accocher à ce morceau de terre qu'ils aiment par-dessus tout.
Il y a Lyle, le doyen, qui meuble sa solitude en fabriquant toutes sortes d'objets, le vieux App qui ne s'est jamais remis de la mort de sa femme, Franck qui boit trop et en mourra, et Ray, et le narrateur himself, James Galvin qui regarde vivre tout ce petit monde, farouche et isolé. Ces hommes et ces femmes doivent lutter contre les hivers rigoureux, la solitude et faire corps avec cette prairie car c'est elle la plus forte. Elle rend les hommes fous (certains se suicident), elle peut tuer (d'autres meurent de froid, perdus dans la neige, ou crèvent d'isolement) mais tous s'accrochent et restent.
Quelques bémols à mon enthousiasme cependant, comme par exemple les trop longues descriptions consacrées à la construction de cabanes en rondins, qui doivent être une mine de renseignements pour tout charpentier et menuisier amateurs, mais ennuyeuses pour le commun des lecteurs, une omniprésence de la voiture, composante essentielle de la culture américaine, mais qui vient quelque peu gâcher l'esprit du roman, où malgré les affirmations du quatrième de couverture, la faune et la flore ne sont pas si présentes que ça. (quelques allusions aux castors et coyotes, sans plus).
Objectivement, je dirai donc que c'est un bon livre, même si j'ai personnellement préféré, dans le même genre, "Winter" de Rick Bass, ou "la consolation des grands espaces" de Gretel Erhlich.

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Ode à la nature

9 étoiles

Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 22 novembre 2007

Il aura fallu dix ans pour que Prairie soit traduit en français, dans l’excellente collection "Terres d’Amérique" dirigée par Francis Geffard.
Prairie est un roman à lire par tous ceux qui connaissent les affres des petites angoisses nombrilistes et qui éprouvent le besoin de voir l’homme replacé à sa juste condition de mortel par Dame Nature.
Personnage principal du roman, la prairie est une vaste étendue herbeuse au sein des Montagnes Rocheuses. Un paysage magique et cruel pour ceux qui décident d’y établir leurs quartiers. Une prairie située à la jonction de deux rivières, comme une île aux tons dégradés de vert sombre à jaune lumineux.
James Galvin nous présente l’existence quotidienne, sur une période d’une centaine d’années, de ceux qui vivent là-bas. Petites histoires, rêves et désillusions rythment le récit qui passe d’une époque à une autre, comme un animal sautillant au milieu des grandes herbes qui envahissent cette prairie.
Lyle est celui qui connaît le mieux la prairie. Sa prairie. Qu’il ne cesse d’aimer et d’observer. Cela permet à Galvin de nous livrer de très beaux passages emplis de poésie. On ressent l’immobilité du paysage, sa grandeur, la luminosité du matin ou le coucher de soleil sur cette vaste étendue.
Au fur et à mesure de l’histoire vont se côtoyer App, Margie, Ray, Bert, Oscar ou Hazel, les gens de la prairie. Des gens rudes et solitaires, habitués à affronter les rigueurs de l’hiver ou les dures lois de la nature.
Je me suis laissée emporter par la magie des mots et la puissance de cette prairie envoûtante.

Porté par le souffle des étoiles

8 étoiles

Critique de Heyrike (Eure, Inscrit le 19 septembre 2002, 56 ans) - 8 février 2007

Au pied des montagnes rocheuses, s'étend une immense prairie balayée par les vents et les tempêtes de neige. Une région isolée où quelques individus ont choisis de s'installer contre toute logique, car rien ici ne peut laisser croire qu'il est possible d'y survivre. Mais à force de travail et de persévérance, et en dépit des souffrances et des échecs, quelques uns parmi eux, ont réussi à s'enraciner dans cette contrée.

Le narrateur s'attache tout particulièrement à l'histoire de Lyle et Ray. Il retrace leur existence parmi ces magnifiques paysages qui ne pardonne jamais la moindre négligence.

Dans ce chaos de roches et de chair meurtri, il n'y a pas de place pour la nostalgie où les sentiments de bon aloi. Seul demeure la volonté de survie d'individus qui surent établir une harmonie, à tout moment vulnérable, entre eux et la nature. Un récit authentique qui dévoile, au fil des chapitres, la simplicité et la profondeur des sentiments qui animent les personnages, devenus les témoins d'un environnement exceptionnel et exigeant.

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