Babylone
de Danijel Žeželj

critiqué par Fanou03, le 15 octobre 2014
(* - 48 ans)


La note:  étoiles
Une puissance graphique impressionnante
D’un trait à la fois acéré et épais, Daniel Zezelj nous offre une histoire (sans parole) que ne renieraient sans doute pas Schuiten et Peeters, les créateurs de la série des « Cités Obscures »: dans un New-York métaphorique, un maire mégalomane décide de raser une partie du quartier populaire de Brooklyn afin de bâtir la plus haute tour du monde.

Dynamisme du découpage, profondeur des perspectives, précision du dessin: la puissance graphique de l’album, tout en noir est blanc, est impressionnante. Les paysages urbains de ce New-York imaginaire résonnent étrangement, mêlant à la fois une forme de dureté et d’indéniable poésie, poésie relayée aussi par le personnage central de l’album, un énigmatique artiste sculptant des animaux destinés aux carrousels.

Daniel Zezelj évoque, sur un mode onirique, la place de l’homme dans les grands ensembles urbains. Il réalise là avec son superbe « Babylone » un conte crépusculaire baigné par le regard de l'enfance.