Nos disparus de Tim Gautreaux

Nos disparus de Tim Gautreaux
(The Missing)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Sentinelle, le 14 octobre 2014 (Bruxelles, Inscrite le 6 juillet 2007, 54 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 8 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (2 797ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
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Le long du fleuve Mississippi

Sam Simoneaux, issu du pays Cajun, a de la chance : il débarque en France le jour de l’Armistice. Si une vision d’horreur l’attend, il ne connaîtra de la première guerre mondiale que le déminage des champs de bataille de l’Argonne. De retour au pays, il s’engage comme responsable d’étage aux grands magasins Krine, dans lesquels disparaitra la toute jeune enfant Lily Weller. Ne pouvant empêcher l’enlèvement de la petite, il sera congédié de son poste. Sommé de retrouver l’enfant par les parents Weller, Sam s’embarque en leur compagnie comme troisième lieutenant au bord de l’Ambassador, un bateau à aubes de croisières dansantes qui sillonne le Mississippi. C’est en partant sur les traces des kidnappeurs de la petite Weller que Sam Simoneaux se remémore le massacre de sa propre famille, dont il sera le seul survivant alors qu’il n’avait que six mois à peine.

C’est donc sur un bateau à vapeur que commence le voyage, en remontant le fleuve Mississippi vers le Nord, traversant des terres quasi désertes aux rivages souvent inhospitaliers. S’il n’y a plus de frontière à l’ouest en 1920, quelques territoires le long du fleuve Mississippi demeurent un monde à part et dangereux : la nature est sauvage et marécageuse, les habitants frustes et violents. Ces régions loin de toute civilisation sont de véritables zones de non-droit, dans lesquelles se réfugient des trafiquants de toute sorte mais aussi des assassins de la pire espère, pour lesquels n’existe que la loi du plus fort. Mais l’Ambassador traverse également des régions plus peuplées où les habitants des bourgades, qui bordent le fleuve, étaient impatients de découvrir la nouvelle musique promise par les réclames accrochées au tronc de chaque peuplier de Virginie : le jazz, joué par des orchestres noirs en provenance de la Nouvelle-Orléans.

L’auteur Tim Gautreaux nous convie à un univers très romanesque, avec des personnages hauts en couleur, dans lequel coexistent la précarité de l’existence, la pauvreté, la maladie, la violence, la corruption mais aussi l’entraide, l’amitié, l’amour et les liens de sang. Son personnage principal, Sam Simoneaux, est un être meurtri par la vie, tout en demeurant généreux et désireux de réparer ce qui a été pour avancer et évoluer. « Nos disparus » revient aussi sur son combat contre lui-même, lorsque l’appel de la vengeance, souvent vaine et inutile, résonnera au plus fort en lui.

Une simplicité d’écriture pour une évocation du Sud remarquable et des thèmes aussi variés que nos responsabilités, la perte et l’absence, la réflexion sur la violence, la culpabilité, l’inanité de la vengeance, sans omettre la figure paternelle qui hante en creux les pages de ce beau roman. Et un final enchanteur entre une petite fille devenue orpheline qui se découvre un père lorsque ce dernier l’emmènera sur les lieux de sa propre histoire, dans le partage et la communion.

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Une relative déception

7 étoiles

Critique de Myrco (village de l'Orne, Inscrite le 11 juin 2011, 74 ans) - 1 octobre 2017

Le titre (titre original: "The missing") met en avant le thème principal sous-jacent qui relie le destin de nombre de personnages et les différents fils de l'intrigue, à savoir le vide laissé par la perte des proches et en particulier, celle des enfants.

Je ne reviendrai pas sur cette histoire très romanesque de rapt et de quête amplement évoquée dans toutes ces belles critiques qui m'ont précédée, sauf à donner mon sentiment personnel et dire qu'elle souffre à mon sens de hasards ou rebondissements improbables ou artificiels, de surenchères , qui nuisent à sa crédibilité, de telle sorte que j'en suis toujours demeurée à distance. Comme Ellane, je formulerai quelques réserves sur le côté un peu trop moralisateur et tourné vers les bons sentiments (difficile de croire à l'engagement du personnage principal).

Ceci dit, ce livre vaut pour son atout majeur: la façon dont Gautreaux parvient à nous faire revivre magnifiquement une époque et un univers révolus, celui des croisières dansantes sur le Mississipi, au rythme lent des fameux bateaux à aube, qui attiraient une clientèle contrastée, avide de s'évader, ne serait-ce que quelques heures, de la pesanteur du quotidien, en dansant sur les rythmes endiablés d'orchestres noirs.
Derrière cette apparence féerique trompeuse ou en marge, une réalité moins souriante nous est donnée à voir ou à toucher du doigt: l'insécurité de ces vieux rafiots reconvertis, l'exploitation et la précarité des personnels, le racisme, l'état d'incivilisation de certaines communautés venues là pour se soustraire aux interdictions de la Prohibition et donner libre cours à la violence...
Pourtant, malgré un talent descriptif indéniable, je n'ai pas retrouvé l'intensité de certains morceaux de bravoure rencontrés dans son précédent roman "Le dernier arbre" (*).

Une lecture néanmoins agréable mais pas au niveau de ce que m'avait laissé espérer ce dernier.

(*)http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/47248

Tout au long du Mississipi...

10 étoiles

Critique de Pieronnelle (Dans le nord et le sud...Belgique/France, Inscrite le 7 mai 2010, 76 ans) - 1 juin 2017

Voilà un beau roman, une fois acceptée une lenteur dans la progression de sa lecture. Lenteur due à l’abondance de détails et de descriptions ; lenteur nécessaire dès que l’on est plongé dans le roman. Lenteur au rythme de la navigation de ce superbe «Ambassador» qui descend et remonte le cours du Mississippi. Nous sommes dans le sud des Etats Unis dans une Louisiane aux terres et berges sauvages et marécageuses et où s’élève une musique nouvelle et extraordinaire, celle des noirs qui en feront un jazz dansant et joyeux au sein de ce bateau à aubes dans lequel monteront, à chaque escale, des populations diverses que Tim Gautreaux nous dépeint avec beaucoup de pittoresque.
Au coeur de cet univers, Sam, homme généreux qui va se trouver confronté à une drôle d’histoire , l’enlèvement d’une petite fille dans le magasin où il travaille et dont on lui fait supporter l’entière responsabilité au point de lui retirer son travail. De sa petite vie tranquille il ne restera plus qu’une course en avant pour essayer de la retrouver.
Car Sam, homme simple, est cependant habité par un lourd passé chargé de drames ; le massacre de ses parents alors qu’il n’avait que six mois et dont il a été le seul rescapé, et la mort de son enfant dû à une mauvaise fièvre. L’homme tranquille va se retrouver sur cet «Ambassador» pour y travailler et essayer de trouver une piste concernant l’enlèvement de la petite fille du couple de musiciens qui exercent sur ce bateau avec leur fils.
Homme de la sécurité, il est également pianiste ; mais un pianiste qui n’arrive pas à la cheville de tous ces merveilleux musiciens aussi bien ceux de la famille de l’enfant enlevé que ceux de l’orchestre de jazz.
Ce roman est extrêmement dense, riche en descriptions et très évocateur. On le voit ce bateau immaculé qui longe les rives de contrées sauvages, on entend les notes qui s’en échappent, les pas des danseurs venus se distraire ou oublier un temps leurs durs labeurs, ou chercher la bagarre et la castagne du fait de milieux différents ou totalement opposés. Il prend des coups, Sam, mais ne se décourage pas et c’est comme une sorte de repentance...

«Le bateau remonta lentement le fleuve jusqu’à Saint Paul, où la musique de La Nouvelle-Orléans fit danser les foules tous les soirs. Durant la journée, des clients cherchant désespérément à échapper à la chaleur du rivage montaient à bord, prenaient place sous les auvents de toile, regardant leurs maisons passer comme s’ils étaient des voyageurs venus de contrées lointaines, et savouraient l’illusion que leur ville était un endroit spécial, exotique, ou au moins pittoresque».

Au cours de ses recherches, et lors des escales il traversera des lieux inextricables, rencontrera des clans d’une violence inouïe, se heurtera à la corruption dans ce sud où la plupart des conflits se règlent à coup de fusils.

«Une vraie locomotive toute graisseuse prit le relais et fila vers l’ouest à travers de pauvres terres gorgées d’eau, jusqu’à déboucher sur les marécages infestés de reptiles où les cyprès soutenaient le ciel bas. Sam regarda par la vitre et s’imagina que, vue depuis un de ces nouveaux avions, la voie de chemin de fer devait ressembler à une longue déchirure dans un immense tapis vert.»

J’ai beaucoup aimé ce personnage vulnérable, qui ne veut pas céder à la vengeance, tourmenté par un sentiment de culpabilité, amoureux de la musique, porteur d’une tristesse qu’il n’est pas encore en situation d’analyser trop préoccupé par son devoir de générosité et dans l’incapacité à comprendre la violence gratuite. Et pourtant de la violence il y en a et qui en dit long sur cette Amérique profonde et son amour des armes... Ceux qui ont pu lui résister sont des héros !
Il y a de beaux personnages tout autour, la famille d’artistes, celle de l’oncle de Sam qui l’avait recueilli, ceux qui ont eu le courage de résister à la corruption, le vieux pilote du bateau qui en réponse au propos de la petite fille envers les «nègres» :

«Tu sens le poids de ma main sur ton épaule fillette ?
Oui répondit-elle
Et bien quand tu insultes quelqu’un, cela pèse sur toi de la même façon. Oh, parfois, on ne s’en rend compte que beaucoup plus tard, quand on est vieux comme moi, mais à ce moment-là on pense et on repense à toute la peine qu’on a causée avec sa petite bouche intelligente et ses plaisanteries bien acides. Dis-moi, est-ce que tu sens le poids de ma main sur ton épaule ?
Oui
Chaque douleur que tu infliges, petite demoiselle, est un poids, et plus tu vieilliras, plus tu ressentiras leur masse peser sur toi comme des pierres, jusqu’à ce qu’elles fassent fléchir ton cou et qu’elles menacent de t’ensevelir».

A méditer....

Oui ce roman est long et il le mérite grandement, et la musique y est la vraie consolatrice pour parvenir à chasser ou tout au moins atténuer la tristesse profonde qui enveloppe les personnages...
Le grand personnage est bien cet «Ambassador» qui charrie tous ces destins...
Et puis Sam est un cajun, à qui d'ailleurs on écrase son français par l'anglais...

A long way home

8 étoiles

Critique de Elko (Niort, Inscrit le 23 mars 2010, 47 ans) - 21 avril 2017

Sam Simoneaux est un homme posé et raisonnable. Loin d'être un héro il a néanmoins un sens des responsabilités très poussé. C'est ainsi qu'il décide de se lancer dans la recherche absurde mais essentielle d'une petite fille enlevée dans le magasin dans lequel la sécurité était de son ressort. Absurde car comment retrouver une fillette dont les ravisseurs peuvent être n'importe quels habitants des environs du fleuve que parcourt le bateau de croisière où travaillent les parents de l'enfant. Essentielle car que faire d'autre lorsqu'un enfant est arraché à sa famille.

C'est un long voyage. Le long du Mississippi et de ses affluents. Le long des lignes de chemins de fer qui quadrillent une nature hostile aux habitants rugueux et méfiants. Le long d'un passé qui ressurgit malgré soi.
Les années 20 de la prohibition, la diffusion du jazz naissant de la Nouvelle Orléans, le bayou sauvage des cajuns, offrent un cadre passionnant à cette histoire où le poids des absences laisse de profondes cicatrices.

Quant au rythme du récit il fait pour moi partie intégrante de la réussite du roman. Il participe à la cohérence de l'ensemble. Rien ne se donne, il faut voyager longuement, souvent avec difficultés, parfois inutilement, en essayant malgré tout de poursuivre sa propre vie.

Louisiana, Louisiana …

9 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 67 ans) - 20 avril 2017

« Une fois ressortis, ils s’aperçurent que leur cheval s’était avancé jusqu’à la véranda et qu’il se frottait la tête contre un pilier. Sam jucha Lily sur la selle, détacha les rênes et monta derrière la petite.
« A toi de jouer ! »
Elle lui tendit la planche à laver et il la posa entre eux, droite sur la selle.
« Maintenant, tu as même un dossier. »
Le cheval hennit. Il s’éloigna de la maison en marchant comme un crabe et la fillette s’écria :
« Mais je ne sais pas diriger cette bête ! »
Il posa le menton sur sa tête.
« Si quelqu’un peut comprendre comment ça marche, Lily, c’est bien toi. » »

On ne dirait pas, comme ça, mais c’est sur une note d’espoir que se termine « Nos disparus », de Tim Gautreaux. Parce que de l’espoir, dans les pages précédentes, ça ne court pas les rues ! C’est que la vie est rude dans ces milieux ruraux du Sud des Etats-Unis, en Louisiane plus précisément à la fin de la Première Guerre Mondiale (je ne suis pas persuadé qu’elle soit réellement plus simple encore maintenant à en lire ce que nous décrit James Lee Burke par exemple, autre grand de Louisiane).
Sam - il est cajun - a connu l’Europe. Oh ! pas longtemps puisque le temps de traverser comme soldat l’Atlantique sur un cargo surpeuplé, l’armistice était signé le jour de leur arrivée à Saint-Nazaire. Enfin si, un peu quand même puisqu’on l’envoie avec sa compagnie sur les terrains de bataille désertés pour déminer le terrain ; repérer les obus non éclatés, faire le ménage. L’occasion d’une curieuse mésaventure qui restera marquée en lui.
Il revient en Amérique, est démobilisé, trouve un job d’agent de sécurité dans un grand magasin à New Orleans et c’est un tournant dramatique pour lui, qui va donner la nouvelle orientation de sa vie. Alors qu’il est en charge de la sécurité du magasin, Lily, petite fille de 3 ans est enlevée.
Il ne s’en remet pas, est licencié, et à l’instante demande des parents, désespérés, s’engage sur l’Ambassador, le même bateau qu’eux qui y travaillent au milieu des « touristes » en goguette sur le Mississipi, au titre à nouveau d’agent de sécurité. C’est qu’il y a de fortes suspicions que Lily ait été repérée par ses ravisseurs au cours des trajets du bateau. De fait …
Parallèlement, ne le laissant pas en paix, il remue sans cesse le drame qu’a vécu sa famille quand il était bébé, entièrement décimée par des hors-la-loi jamais identifiés, toujours dans cette région maudite de Louisiane …
Tim Gautreaux a consacré 540 pages pour dérouler tous ces fils et nous raconter une histoire envoûtante. Une histoire de petites gens confrontées à l’arrogance de la richesse, à la violence aveugle, à la difficulté de la vengeance, … Une histoire convaincante et au souffle certain.

Croisières à risques

6 étoiles

Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 65 ans) - 8 mars 2017

Sam Simoneaux débarque à Saint-Nazaire le 11 novembre 1918. La guerre est terminée, il va être envoyé déminer les lieux de combats. Même s'il faudra cette fois-ci peu de temps à l'état-major pour s'apercevoir de la vacuité de la tâche, les militaires américains en reviendront choqués, traumatisés par ces visions d'horreur.

De retour à la Nouvelle-Orléans, Sam devient responsable d'étage dans un grand magasin. Avec son épouse Linda, Sam mène une vie simple et heureuse.
C'est un brave homme, serviable, mais indécis et influençable.
Jusqu'au jour où une petite fille est kidnappée dans le magasin. Sorti de son coma, il apprend qu'il est considéré comme responsable de la disparition de Lilly et donc son licenciement jusqu'à ce qu'il retrouve la petite fille.
Le voilà donc embarqué à bord d'un bateau de croisière sur le Mississippi, engagé comme troisième lieutenant, chargé de s'occuper des embarquements des voyageurs venus s'amuser et se rafraîchir pour quelques heures sur ses pistes de danse. Chargé surtout de faire régner le calme quand certains groupes s'échauffent à cause de l'alcool pourtant prohibé.
Il espère aussi retrouver la trace des ravisseurs car l'enfant disparue, du haut de ses trois ans chantait sur la scène du bateau entouré de ses parents , Elsie et Ted, et du grand frère August.

On suivra l'enquête de Sam, les croisières agitées de l'Ambassador, tout en découvrant son passé, seul miraculé du massacre de toute sa famille alors qu'il n'avait que six mois.

En commençant par la première guerre mondiale, puis la vie urbaine à la Nouvelle-Orléans dans les années 20, il me faudra attendre 80 pages et lire la quatrième de couverture pour comprendre où l'auteur allait nous emmener.
D'excursions en étapes, la lecture prend le rythme du bateau à aubes. Un rythme que j'ai personnellement trouvé bien lent.
Et pourtant l’histoire est intéressante, la recherche, les rencontres, les drames, tout est réuni pour faire de ce roman une magnifique histoire. Mais la sauce n'a pas pris. Je me suis longtemps demandé pourquoi ; les trop longues descriptions, particulièrement celles des croisiéristes dont les groupes finissent par se ressembler, et peut-être le manque de profondeur des personnages.

En accord avec Ellane92, une jolie histoire mais un plaisir dilué dans ces plus de 500 pages.

Lucky Sam en Louisiane

7 étoiles

Critique de Ellane92 (Boulogne-Billancourt, Inscrite le 26 avril 2012, 48 ans) - 9 janvier 2017

Musique, famille, culpabilité, responsabilité et vengeance : voici les maitres mots de Nos disparus, un roman de Tim Gautreaux, qui nous propose de nous embarquer sur un bateau à escales à la recherche d'une enfant kidnappée.

Il y a plein de belles choses dans ce livre. J'ai beaucoup aimé voyager sur l'Ambassador, le bateau à aube qui parcourt le Mississippi, engrangeant et dégorgeant tout un tas de passagers venus découvrir et danser sur le jazz de l'orchestre noir en buvant du whisky de contrebande, tour à tour gredins, ouvriers, bourgeois... Les personnages qui travaillent sur l'ambassador sont bien campés. Les descriptions des paysages sont très réussies.
J'ai trouvé ceci dit un certain nombre de longueurs dans le récit. Et puis, je n'ai pas beaucoup aimé le côté sentencieux du personnage principal, Sam (et de quelques autres, comme l'oncle Claude), ni adhéré à l'accusation sans fin des Weller contre Sam. J'ai trouvé dans Nos disparus un côté moralisateur et "gentillet", à la façon de La petite maison dans la prairie. Les gentils garderont leur pureté en regardant les méchants se vautrer dans leur misère, leur saleté, et leurs regrets. D'ailleurs, ces "méchants" sont un peu bêtes, et j'ai plus d'une fois pensé aux frères Dalton en lisant les actions et pensées des frères Skadlock. Enfin, la fin tire beaucoup sur le côté sentimental, visant visiblement à tirer la larme à l'œil.

Nos disparus est une lecture plaisante, agréable, qui aurait mérité, à mon avis, quelques coupures et un peu moins de manichéisme dans son traitement.

Le Sud des USA dans les années 20

8 étoiles

Critique de Tanneguy (Paris, Inscrit le 21 septembre 2006, 84 ans) - 11 février 2015

Sam Simoneaux revient de la guerre de 14-18. Il est arrivé en Europe le jour de l'armistice , ce qui lui vaut le surnom de "Lucky" ; il a pourtant vécu des expériences traumatisantes qui continueront à le hanter longtemps.

Il est de retour chez lui à la Nouvelle Orléans et tout semble lui réussir pour un moment. Mais une fillette est kidnappée dans le grand magasin qui l'emploie, ce qui lui vaut d'être licencié.

De galère en galère il finit par atterrir sur un des grands bateaux à aubes qui sillonnent le Mississipi en organisant de grandes fêtes pour les riverains un peu frustes à cette époque... Il continue à rechercher la fillette.

C'est la violence à l'état brut qui domine dans le récit des aventures du héros, parfois peu crédibles. Mais ce sont de belles descriptions du Sud des USA à l'époque des années 20 (Louisiane, Texas, rives du Mississipi) et des personnages extraordinaires.

Un style simple, facile à lire, malgré un peu de naïveté et quelques longueurs vous fera aimer ce roman.

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  Problème de vocabulaire 9 Marvic 10 mars 2017 @ 10:17

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