Comment peut-on aimer Roger !
de Tim Parks

critiqué par Rotko, le 29 septembre 2014
(Avrillé - 50 ans)


La note:  étoiles
j'étais folle de rester avec un fumier pareil
Tim Parks un Comment peut-on aimer Roger ! Babel 180 pages

« Parce que Roger voulait tout - devenir écrivain, changer le monde, réussir dans le marketing... - et qu'elle ne voulait qu'une chose, l'amour de Roger, Anna, une jeune dactylo londonienne, laisse un matin derrière elle le cadavre de son amant. Et se souvient de leur rencontre, de la violente attirance qui, d'emblée, les a liés l'un à l'autre, de l'enfant qu'ils ont eu en secret. A travers sa confession poignante, ce roman met à jour le conflit de deux êtres qui s'affrontent parce que la vie moderne n'offre aucune issue à leurs rêves... contradictoires. »

Ce petit livre de 180 pages se lit facilement, sans que l’intérêt ne faiblisse. Il a le mérite de mettre aux prises deux types de personnages, la jeune amoureuse crédule et naïve, le mâle fabulateur, mégalo, et cyclothymique, encore que les personnages soient relativement fouillés dans ce récit. On attend que la dactylo mette les points sur les i, et les pieds dans le plat, que l’histrion prenne une décision cynique et révoltante, mais le couple va cahin-caha , sous le regard attentif du lecteur, plus avisé que les protagonistes.

Il est facile de retrouver ces types de personnages dans la vie courante, et surtout sur Internet, miroir grossissant des diverses fabulations ; de temps en temps, l’auteur complexifie les personnages et les situations, avec un art consommé qui donne faussement une impression de facilité.

Il est donc à conseiller aux naïfs de toutes catégories et à ceux qui s’amusent ou s’apitoient devant les prodiges de naïvetés de certains de nos contemporains.

En arrière-plan une peinture cruelle - et plausible, du monde du travail de bureau, où les mâles «  prédateurs à la petite "semelle" », et de jeunes dindes attendrissantes ou des intrigantes plus rusées forment des couples bancals et éphémères.