Haut et court
de Philippe Cohen-Grillet

critiqué par Ddh, le 18 septembre 2014
(Mouscron - 82 ans)


La note:  étoiles
mécanique d'un suicide familial
Haut et Court comme dans pendu haut et court. Une famille se suicide collectivement, un fait divers de 2007 à Coulogne dans le Pas-de-Calais qui frappe l’imagination de l’auteur.
Philippe Cohen-Grillet est journaliste indépendant. Haut et court est son premier roman qui est présélectionné pour le 26ème Festival du premier roman de Chambéry en 2013. Usage de faux est son deuxième qui fait partie de la rentrée littéraire 2014.
Toute une famille se suicide, père, mère, fils et fille. Comment en sont-ils arrivés là ? L’auteur imagine le processus. La conséquence d’une situation qui peut être vécue séparément mais pratiquement pas au sein d’une famille. Heureusement.
Le père, comptable, est mis à la retraite anticipée. La mère tourne en rond chez elle, tout occupée dans sa cuisine à confectionner des mets pas toujours appréciés. La fille travaille dans une école de conduite automobile qui périclite. Le fils, le narrateur, réapprovisionne les rayons dans une grande surface et aide Caroline et Francis à remplir le combi pour la banque alimentaire. Il y a surtout Caroline qui lui ferait bien perdre la tête. La crise économique aidant, tout s’effondre.
Le ton général suit bien le narrateur : un langage familier adapté à la psychologie du jeune homme. Intéressant aussi la diachronie : une fois mort, il revoit ce qui a précédé l’acte fatal mais aussi l’après : l’enquête de la police et la cérémonie des funérailles.