Before They Pass Away / Les dernières ethnies, avant qu'elles ne disparaissent
de Jimmy Nelson

critiqué par Patmos, le 17 septembre 2014
( - - ans)


La note:  étoiles
Mission accomplie.
Au-delà de la polémique soulevée par la parution de ce magnifique ouvrage, lequel desservirait, selon l’organisation "Survival", la cause de ces peuplades-témoins d’un temps révolu, celui-ci délivre un travail photographique admirable, qui, même emprunt d’une "esthétisation" propre au siècle, n’en constitue pas moins un puissant rappel de ce dont témoignaient des cultures vivifiées par l’Esprit: la connaissance d’un monde-symbole où l’homme assumait naturellement et "surnaturellement" son rôle central.

Aux détracteurs du travail de Nelson, on pourrait dire ceci: c’est moins la personne du photographe, les méthodes utilisées, les arrangements avec la réalité du contexte et des personnages, la faiblesse et les inexactitudes des textes qui comptent ici, que cette Beauté révélée: les derniers éblouissements d’une diversité humaine modulant ses somptueuses différences à partir d’une même Source.

Par ces photographies, ne sommes-nous pas aux antipodes des uniformités modernes, à rebours des prétentions pathétiques et stériles de l’avoir, ne sommes-nous pas soudain en Terre Vivante ? Qu’importe alors les particularités du messager, il comptait seulement que Jimmy Nelson excelle à capter ces ultimes fragments d’humanité véritable, afin qu’ils s’offrent d’eux-mêmes à une juste interprétation du sensible, qu’ils redeviennent au fil des pages comme des portes sur un monde en ordre: mission accomplie.

Sylvain Labeste pour Patmos.