Les ravages des faux souvenirs : Ou la mémoire manipulée
de Brigitte Axelrad

critiqué par Elya, le 16 septembre 2014
(Savoie - 34 ans)


La note:  étoiles
La suggestion est puissante
Au cours du début des années 90, aux Etats-Unis, il y eu une élévation importante de procès demandés par des enfants devenus adulte à l'encontre de leurs parents. Les motifs de ces procès étaient les allégations d'abus sexuels fondés sur des souvenirs retrouvés à la suite d'une thérapie auprès d'un psychothérapeute. Très souvent, ces souvenirs étaient en fait erronés et découlaient de mécanismes psychologiques tels que la suggestion. À l'heure d'aujourd'hui la fréquence de ce type d'assignation dans un tel contexte à diminué aux Etats-Unis. Surtout, des travaux menées en psychologie sociale ont permis de mettre en évidence les mécanismes et les effets délétères de ce type de prise en charge. Brigitte Axelrad revient sur cette période de l'histoire aux Etats-Unis, vulgarise quelques travaux menés sur le sujet, donne la parole à des psychologues et psychiatres critiquant ces techniques pseudo-thérapeutiques. Elle retrace également leur origine, depuis Freud qui a élaboré des théories sur les souvenirs refoulés, sur la séduction, et sur le complexe d'Oedipe.
Tout ceci est très éclairant. Le livre se lit rapidement, et renvoit à des lectures complémentaires plus fouillées pour ceux qui seraient captivés par le sujet, comme le livre de Loftus et Ketcham intitulé Le syndrôme des faux souvenirs (1997).

La seule chose que je regrette est que l'auteur sous-entend qu'en France, ce type de thérapie prolifère à l'heure actuelle (du moins lorsque l'ouvrage a été publié, en 2010). Or, elle ne cite à aucun moment de cas de pratiques ou procès s'étant déroulé en France, ou au moins, la façon dont elle s'y est pris pour se rendre compte que ces pratiques étaient en plein essort.

Ceci n'enlève rien à la pertinence de l'ouvrage pour qui souhaiterait avoir des informations factuelles sur les thérapies des "souvenirs retrouvés".