Michel, un chat sauvage
de Leslie Plée

critiqué par Blue Boy, le 13 septembre 2014
(Saint-Denis - - ans)


La note:  étoiles
Sauvage mais pas trop
Encore un strip de plus sur les péripéties d’un chat domestique, me direz-vous ? Le thème n’est certes pas nouveau, mais il faut dire que celui-ci, répondant (ou pas) au doux nom de Michel, réussit avec brio à muscler nos zygomatiques à l’aide d’un humour pince-sans-rire un peu vachard. Et puis il le porte si bien son nom humain. C’est vrai qu’il nous ressemble tellement ce félin de salon, nous, urbains un peu chochottes de ce début de siècle névrotique. Après le remarqué Vivre vieux et gros, dans lequel Michel s’improvisait coach en obésité féline, le matou a dû cette fois abandonner le doux confort de son appartement en ville pour suivre ses maîtres à la campagne, un monde inconnu plein de dangers et peuplé de chats sauvages… non castrés ! (les plus agressifs)

Signée de Leslie Plée, qui s’était fait connaître en 2009 en relatant via son blog son expérience peu concluante de libraire dans l’industrie culturelle (Moi vivant, vous n’aurez jamais de pauses), cette petite BD présente très bien, avec une jolie couverture verdoyante agrémentée d’une impression brillante pour simuler les trombes d’eau s’abattant sur le pauvre Michel égaré en pleine forêt. Graphiquement, c’est très bien fait, avec une bichromie verte et orange pour un trait savamment épuré. Car l’auteure exploite avec talent ce minimalisme stylé qui permet d’exprimer beaucoup avec un minimum d’effets, appliqués davantage sur le regard de son chat. Le minet possède quantité d’expressions – souvent rigolotes - qui s’accordent à merveille avec des textes caustiques, produisant ainsi un effet comique garanti.

Ça se lit très vite et avec jubilation, bref, ça se déguste sans faim comme un « tapas » à l’heure de l’apéro, justifiant ainsi pleinement le nom de la collection. En ce qui me concerne, aucun chat ne m’avait autant fait marrer depuis l’odieux Garfield. Mince, je crois que j’ai un faible pour les chats roux (et obèses).