Le Retour de Bouvard et Pécuchet
de Frédéric Berthet

critiqué par Isad, le 7 septembre 2014
( - - ans)


La note:  étoiles
Travers du moment
Ils se réveillent d’un long sommeil, ces personnages de Flaubert. Les années 90 les émerveillent et ils essaient d’en épuiser les délices : publicité qui dégorge de la boite à lettres, tentative de créer une radio libre, s’essayer à l’actionnariat et perdre une partie de leur argent en bourse, s’entraîner à devenir chef d’entreprise et à mettre les autres sous pression, vouloir devenir écrivain et être arrêté par l’âge de la mort estimée précoce des artistes, s’inscrire à un club d’activités physique, s’abonner au minitel rose pour trouver une compagne et, devant leurs échecs en ce domaine, ne pas réussir non plus à devenir homosexuel.

De tout cela ressort la petitesse des gens, leur étroitesse d’esprit. La nouveauté par rapport à leur siècle initial c’est la réserve de chacun, le refus de partager un zeste de sa vie privée avec ses voisins, les amis injoignables.

Entre le vague ennui éprouvé à la campagne et la solitude ressentie à Paris, la vie reste la même. Passées la curiosité première et la joie de l’expérimentation la routine prend sa revanche et devient pesante pour qui ne s’en satisfait pas.

Le roman tient en 140 pages et le livre se termine par des notes de l’auteur qui ont servi à sa préparation ou des fragments d’échanges de correspondances dont celles de Flaubert.

IF-0714-4255