La branche coupée
de Arthur Upfield

critiqué par DE GOUGE, le 29 août 2014
(Nantes - 67 ans)


La note:  étoiles
Drôle de héros
Arthur UPFIELD est un auteur connu pour sa mise en situation d'un étrange personnage Australien : l'Inspecteur Napoléon Bonaparte !
Un métis blanc/aborigène, qui, malgré (grâce à ? ) une lutte perpétuelle entre sa double racine, est intelligent, orgueilleux, superbement humain, violemment anti-obéissance aveugle et arrive à être aussi irritant qu' attendrissant !
J'ai lu plusieurs ouvrages de cet auteur, un peu au hasard de celui qu'on appelle " le père du polar ethnographique", avec plaisir mais sans plus. Mais celui-ci :
L'histoire : un père et son fils deux broussards : le père, bushman classique -le fils ex étudiant en médecine que la vie a fait retourner au pays- reviennent du voyage annuel (et alcoolisé pour le père) de 3 semaines à la capitale pour découvrir un cadavre inconnu, des chiens morts et plus de repères ..!
Sur fond d'une sécheresse implacable et déstructurante depuis tant d'années, qui met en péril l'existence même de leur élevage.
Pour la première fois, Upfield met des mots forts sur cet étrange pays qu'est l’Australie et son rapport à son histoire : " Une époque où on dépense beaucoup d'argent pour l'éducation des aborigènes et où on érige des barrières pour les empêcher d'en retirer les bénéfices" (une phrase parmi d'autres...)
Une approche triste et cruelle des rapports entre blancs et aborigènes, et du chemin qu'il reste à parcourir ....pour un peuple constitué à la base de relégués de bagnards et d'aborigènes, et qui a tant à faire pour apprivoiser sa propre histoire...
Le style est alerte, l'atmosphère climatique extraordinairement bien retranscrite, la violence des rapports humains très bellement retranscrite. Ce n'est pas un livre "nobelisable' mais son humanité m'a touchée. Si je lui met les 5 étoiles, ce n'est pas une qualité extra-ordinaire, c'est une qualité de rencontre !
Ce n'est que mon point de vue et une envie que vous alliez fouiller cette étrange moment.
Libre à vous !