Assez décevant

Après un premier volume qui entamais doucement mais sûrement cette saga, et un second tome totalement épique, je constate avec un peu d'amertume, c'est vrai, que je m'attendais à mieux en ce qui concerne le troisième volet du "Cycle des démons".
On peut même dire, sans exagérer, que je suis immensément déçu...
Déjà, durant quasiment toute la première moitié du roman, l'auteur choisit de nous donner plus d'explication sur le passé d'Inevera, la femme de Jardir. (Jardir est le Libérateur, celui qui est censé mener son peuple à la guerre contre les démons qui ne sortent, par ailleurs, que la nuit. Cela dit, si vous n'avez pas lu les premiers tomes, je me trouve dans l'incapacité de faire une critique un temps soit peu compréhensible pour vous, et vous m'en excuserez.) Sauf qu'il n'y a rien de bien fantastique dans son passé. Ce n'est qu'une goutte dans un petit océan, une histoire dans l'histoire et, qui plus est, pas super passionnante. Et une fois qu'on a eu le passé, on refait un peu le même parcours que dans le second volume, mais plus sous le point de vue d'Inevera. Cela ne sert pas à grand chose, parce qu'on n'apprend rien de grandiose et que le tome deux était bien plus prenant : ça ne servait à rien de le réécrire en gros. Donc, c'est le sale problème de cette suite. Au final, on a surtout l'impression de faire du "sur place", on avance peu dans l'aventure, on ne voit pas venir l'Action, avec un grand A s'il vous plait. Et même la seconde moitié du volume est tiraillée entre futilité et intérêt.
Cela dit, il serait grandement injuste de ne pas évoquer les bons points. La Guerre du Jour se retrouve rehaussée par, déjà, un style d'écriture fluide, correct et preneur. Ensuite, le regain d'intérêt est surtout dû à divers personnages qui ont une personnalité intéressante. J'en place quelques uns. (En passant certains deviennent intéressant de par le couple qu'il forme avec un autre personnage). Ainsi, nous avons Arlen et Renna Bales, mari et femme, qui combattent à travers la nuit et qui mènent une petite vie sympa (bien que très mouvementée) ; le Jongleur : Rojer qui, par sa musique, a trouvé un autre moyen de faire chier les démons, et qui se marie avec deux femmes d'une autre culture. (Dans ce monde il y a les terres vertes et les terres désertiques. Rojer vient des terres vertes et ses femmes, du désert.) D'ailleurs, la rencontre de ces deux cultures est aussi un bon point du roman, car elle est amusante et bien utilisée dans le contexte. Il y a aussi Abban qui est assez intéressant comme personnage, puisque c'est un "khaffit" (en gros il n'est pas apte au combat contre les démons et dans les terres désertiques il se fait marcher sur les pieds) mais qu'il arrive quand même, grâce à son esprit, à se faire respecter de Jardir, et j'aime bien cette idée. Et puis, si on a eu l'impression de faire du "sur place", les derniers chapitres, eux, ont pour devoir de nous faire mentir puisqu'ils amènent le duel tant attendu entre Arlen et Jardir, les deux potentiels Libérateur. Bien entendu je ne vous dévoilerai pas l'issue du duel mais, quand on referme le livre, on a quand même un petit sourire amusé qui chez moi veut dire : "Oh-le-bâ-tard...", ce qui est, moins vulgairement, signe de bonne surprise.
Enfin bon, comme à chaque fois qu'on écrit une critique qui traîne en longueur, on a l'impression de n'avoir traité qu'une infime partie de ce qu'on a pu se remarquer à soi-même durant la lecture du roman. J'ai juste envie de dire : dans le tome deux, j'ai vu toutes les capacités de l'auteur, et je lui fais confiance pour le prochain volume, que j'espère avoir la chance de critiquer ici même d'ici trois ans.

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  La guerre du jour [Texte imprimé] Peter V. Brett traduit de l'anglais (États-Unis) par Claire Kreutzbeger

  de Brett, Peter V. Kreutzberger, Claire (Traducteur)
  Bragelonne / Collection dirigée par Stéphane Marsan
  ISBN : 9782352947165 ; 25,00 € ; 22/01/2014 ; 696 p. ; Relié

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