En chemin vers Rome
de Édouard Cortès

critiqué par Krapouto, le 24 août 2014
(Angouleme Charente - 78 ans)


La note:  étoiles
Ca vous donne envie de partir ?
Edouard Cortès est un grand voyageur.( 16000 km en 2 CV ) physique et mystique dans la lignée des Lanzmann ou Théodore Monod, qui partent pour chercher quelque chose d’inconnu, et reviennent en ayant découvert des tas d’autres choses qui les font s’interroger sur eux-mêmes.
Avec sa jeune épouse Mathilde, ils avaient déjà rallié Jérusalem à pied pour leur voyage de noces.
Trois enfants plus tard , ils partent du Puy-en-Velay pour faire le pèlerinage de Rome. Avec leurs 3 filles, 3 ans et demi, 2 ans et la dernière –née de 6 mois.
Pour loger tout ce petit monde qui ne peut pas marcher, Edouard a imaginé une carriole, sorte de mini-roulotte, rationnelle et ingénieuse, tirée par un âne, Octave, qui sera pratiquement le personnage principal du voyage.
On n’imagine pas un tel voyage de 3 mois sans un nombre de péripéties.de rencontres insolites, embûches, incidents, désillusions, rencontres inattendues et merveilleuses, et découverte de la personnalité d’Octave.
En dehors de ma narration des évènements, la dimension intime du personnage est omniprésente. Sa foi, ses interrogations, sa mésentente avec son épouse durant le voyage, ses digressions mystiques sont captivantes au début, elles deviennent au fil des pages un prétexte à la lecture en diagonale. Elles sont plus finement accessibles lorsqu’elles ressortent des apartés d’Octave l’âne.
Je comprends que l’auteur élude toute la partie de son retour solitaire qui sort de ce qu’il a voulu partager, mais son retour at home m’aurait intéressé.
Pas besoin d’avoir programmé un pèlerinage pour lire ce livre. Il se dévore. Ensuite, s’il vous sonne envie d’enfiler des chaussures de marche, ou simplement d’adopter un âne, ça vous regarde… Ca vous donne envie de partir ?