La chenue
de Jean-Blaise Djian (Scénario), Sébastien Corbet (Dessin)

critiqué par Blue Boy, le 23 août 2014
(Saint-Denis - - ans)


La note:  étoiles
Une intrigue un peu fastidieuse
Dans un petit village de Champagne, la Chenue semble avoir un peu perdu la boule depuis la mort de son mari. Enfermée dans un silence inquiet, la vieille dame se contente d’assister à la guerre des nerfs entre sa famille et les Loray, qui ont jadis fait fortune en tant que vignerons. Pris entre ces deux feux acides, deux adolescents, chacun issu d’une des familles rivales, vont tenter de s’aimer tels Roméo et Juliette sur fond de lourds secrets et de lettres anonymes.

D’après un roman exhumé des tiroirs de Didier Convard par Jean-Blaise Djian, cet album champêtre s’annonçait sous les meilleurs auspices. Las ! Tout avait pourtant si bien commencé… Sans être exceptionnel, le dessin aux pastels chauds était avenant et fleurait bon le terroir, les sous-bois humides et les vieilles demeures sous le lierre. Et puis, plus je m’enfonçais dans le récit, moins je m’y retrouvais, en raison surtout du trop grand nombre de protagonistes. Toute cette profusion de parents sur quatre générations, c’en était trop pour ma mémoire de daurade ! Cela ne fait que compliquer l’intrigue et ne permet pas de creuser vraiment les personnages, à l’exception de deux ou trois plus intéressants, notamment la Verdingante, sorte de sorcière haute en couleur. Si ce n’était pour l’atmosphère intrigante lourde de secrets, je pense que j’aurais pu réellement m’ennuyer.

Je n’ai pas davantage été convaincu par la facilité avec laquelle la jeune Caroline, toute futée qu’elle soit, rassemble quasiment à elle seule les pièces de ce puzzle nauséabond. Le dénouement est certes assez inattendu, mais l’effet de surprise est atténué par le poids de la narration.