La Planète des singes, tome 2
de Daryl Gregory (Scénario), Carlos Magno (Dessin)

critiqué par Antihuman, le 20 août 2014
(Paris - 41 ans)


La note:  étoiles
Logique simiesque
Très bien formulé dans le film originel de Franklin J. Schaffner de 1968 "l'homme traqué, mis en cage par les singes civilisés !" cet adage résume comment une telle invasion pourrait advenir à ses fins en usant de prime abord d'une sélection pervertie, justifiée par une pseudo-science ainsi qu'une pseudo-médecine arbitraire qui n'ont cependant pas d'égal dans leur sérieux...

C'est ce fait initial que les auteurs de ce comic - qui prend place à l'époque avant le récit du livre que l'on connaît bien - mette en valeur, avant que les humains ne soient totalement esclaves des singes. Les deux tribus vivent alors dans une sorte de paix explosive (qui peut toutefois éclater à tout moment) dans un système féodal et régi par une sorte de pacte que le non-dit fortifie, dont par ailleurs pratiquement personne n'ose remettre en question; l'homme n'ayant bien sûr pas le droit de rêver tout en étant encore plus saugrenu de l'imaginer conscient de son unique condition parmi le cosmos ! Puisqu'au fond ce n'est qu'un homme après tout.

Une bonne intrigue donc à suivre dans ce comic conçu par Gregory et Carlos Magno, qui font en sorte que l'on ressente de ces glacials frissons en le lisant (et si c'était vrai dans une certaine mesure ?) tout en mettant en action une philosophie à contre-courant puis démontrant de quelle manière évolue ensuite cette sorte de lutte finale humaine. La guérilla avec ses scissions intérieures ne fait qu'avancer malgré tout, et en dépit d'un léger ton brouillon parfois le rythme des épisodes ne fait qu'augurer une fin inconnue au lecteur, en tout bien bien tout honneur: le tout constitue un graphic-novel réussi qui prend le risque de dévier des versions populaires et plus connues de la Planète des Singes.



Synopsis

Hommes et singes vivaient en harmonie. Mais juste après l'attentat-suicide de la jeune Chaika, la révolte gronde. Cette fois, personne, homme ou singe, ne pourra empêcher la révolution !