Les Indo-Européens : Histoire, langues, mythes
de Bernard Sergent

critiqué par Bolcho, le 17 août 2014
(Bruxelles - 75 ans)


La note:  étoiles
Nos ancêtres les Indo-Européens
Eh ben non, exit les Gaulois. On peut tranquillement remonter beaucoup plus loin dans le passé. Mais, pour cela il faut d'abord s'intéresser à nos langues européennes, car c'est en les comparant entre elles que l'on retrouve les traces d'une langue-mère commune, l'indo-européen. Et l'on retrouve aussi les traces d'une civilisation.
Dans ce gros livre, vous allez trouver des tonnes d'informations sur les origines de nos langues, et vous allez trouver aussi plein de données concernant les mœurs probables de nos ancêtres (des éleveurs-agriculteurs qui se donnaient des noms de tribu décrivant leurs qualités : les « Belgae » (ceux qui se gonflent, de colère ou de force), les « Prusses » (ceux qui soufflent), les « Scottis » (oui, en Ecosse, ce sont des « coupeurs »), les « Alains » (ceux qui sont rapides), les « Teutons » (ceux du même peuple), etc.
Et que cultivaient-ils, que mangeaient-ils ? Pourquoi s'interdisaient-ils le plus souvent la viande de boeuf ? Pourquoi les filles ne devaient-elles pas être vierges au mariage (que de modernité n'est-ce pas!) mais qu'elles devaient être fidèles ensuite (bof, là on retombe dans la tristesse...). Et pourquoi pratiquait-on l'élimination volontaire des vieillards (ce qu'ils souhaitaient eux-mêmes). Aïe, là je sens qu'il y a une idée pour les gouvernements de droite d'aujourd'hui qui veulent faire faire des économies à l'Etat...
Et au fait, quels étaient les jeux auxquels ils jouaient ?
Allez, je vous propose un extrait pour vous mettre en bouche (non, pas « en touche »...) : il faut d'abord savoir que les jeux de balle sont les plus courants dans toutes les civilisations et que la plupart des jeux de balle contemporains sont en fait d'origine celtique (football, rugby, golf...). Voici l'extrait :
« (...) le symbolisme de ces jeux est clair : maniant un objet sphérique, opposant souvent un camp oriental et un camp occidental, ils évoquent le mouvement solaire. Et ce mouvement solaire à son tour commande la fécondité terrestre ; c'est pourquoi ce sont des catégories sociales souvent marquées sous ce rapport (célibataires, nouveaux mariés, garçons et filles) qui doivent y participer. Et que la victoire doit être dans le « bon » camp : à Inverness, en Ecosse, on jouait entre femmes mariées et femmes célibataires ; les premières triomphaient toujours, ce que l'on retrouve dans de nombreux rites à affrontements du monde indo-européen. Brandestein a aussi souligné les connexions avec le nombre 12 : on allumait autrefois, en Angleterre, douze flambeaux, et douze personnes participaient au premier football (XIVe siècle). S'il y a onze joueurs aujourd'hui, c'est pour éviter qu'une équipe et l'arbitre ne forment un total de treize. Ce chiffre de douze correspond à celui de l'année, c'est-à-dire du cycle solaire. »

Tout cela est passionnant, mais – je le répète – il faut vraiment s'intéresser aux questions qui touchent à la langue pour en profiter pleinement.