Le monde comme il me parle
de Olivier de Kersauson

critiqué par Veneziano, le 9 août 2014
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Une vie en multicoques
Olivier de Kersauson jette l'ancre et pose les amarres : il en profite pour jeter un bilan rapide sur sa carrière et les raisons de sa passion pour la mer. Le navigateur fait court, et l'explication est donnée, de manière fortement intuitive : la mer, école de la vie, apprend à ne compter que sur soi, ce qu'il apprécie chez les Polynésiens, la solitude permet seule d'apprécier le sens de la vie. Cette indifférence, philosophie autant que mode de vie, lui a été reprochée. Il a besoin de distances autour de lui pour exister, les longs discours ne sont pas utiles.

Le message est aussi synthétique que fort. La lectrice et le lecteur comprennent l'élément constitutif central qui façonne un navigateur. Il est dommage cependant que ce témoignage, d'importance, aille à l'essentiel au point de rester en surface, si je puis me permettre, et de surcroît avec un style oral, assez souvent bâclé, alors qu'il lui arrive de très bien s'exprimer. Une impression de bâclé et de vite écrit m'a mis mal à l'aise. Il donne l'impression de ne pas vouloir trop en dire, car ça le regarde et que la paresse le guette. C'est sans doute la rude vie de l'animal sauvage.

Ce livre reste intéressant, même important sur l'essentiel d'une réalité, d'un mode de vie, mais demeure, à mon goût, un peu trop superficiel.