Carnets 14-18 - Quatre histoires de France et d'Allemagne
de Alexander Hogh, Jörg Mailliet (Dessin)

critiqué par JulesRomans, le 3 août 2014
(Nantes - 65 ans)


La note:  étoiles
Il était une fois des souvenirs de la Grande Guerre

"Carnets de 14-18 : quatre histoires de France et d’Allemagne" est un ouvrage qui sous ce titre est en français et qui sous le nom de "Tagebuch 14/18 - Vier Geschichten aus Deutschland und Frankreich" est en allemand. Il s’agit de mettre sous forme de BD des extraits des récits de Walter Bärtel né en Thuringe engagé volontaire à 17 ans et demi (il devient professeur dans les années 1920), Nessie Zenker est née en 1900 en Saxe (la crise de 1929 l’oblige à partir avec son mari en Autriche) et a un frère mobilisé, René Lucot (futur réalisateur de film) a quasiment six ans à la déclaration de guerre et vit alors à Villers-Côtterets dans l’Aisne, Lucien Laby est un Rémois étudiant en médecine (il sera généraliste dans l’Aisne après-guerre). Seules les mémoires écrites par les Français ont été éditées dans la langue de Molière.

Les épisodes des récits de chacun alternent avec plus ou moins la même longueur, ils se suivent en illustrant à peu près la même période. Si ce choix est respectable, par contre l’absence de table de matières ne permet pas de lire de façon aisée en continu l’histoire d’un protagoniste, ainsi la vie de Walter Bärtel est traitée successivement pages 10-17, 40-47 et 91-98. On a généralement quatre épisodes par narrateur.

Chaque témoignage a sa tonalité propre ainsi avec Nessie Zenker ce sont plutôt les difficultés de ravitaillement qui dominent, Walter Bärtel est représentatif des sentiments évolutifs des jeunes engagés, René Lucot évoque bien les déplacés car il vit un premier exode à l’été 1914, revient quelques semaines après et repart au printemps 1918, Lucien Laby nous permet d’approcher le système de santé militaire français.

On doit la préface commune à un historien français et un historien allemand. Des explications sur certains mots ou le contenu de dessins sont en fin d’ouvrage, elles sont très intéressantes pour le non-spécialiste du conflit, toutefois il aurait été bon de mettre une astérisque dans les pages du récit pour inciter à aller chercher ces renseignements.

Le graphisme propose des décors fouillés, il a un côté séduisant pour les jeunes lecteurs car les visages expressifs ont une légère tonalité de bienveillance même parfois dans des situations difficiles pour le personnage.