Madame Livingstone
de Christophe Cassiau-Haurie (Scénario), Barly Baruti (Dessin)

critiqué par Hervé28, le 27 juillet 2014
(Chartres - 54 ans)


La note:  étoiles
La Grande Guerre dans les colonies Belges

Vous en avez assez des commémorations de la guerre de 1914 ?
Et bien lisez Madame Livingstone de Barly- Barruti et de Christophe Cassiau- Haurie, vous découvrirez un aspect méconnu de la grande guerre, celle qui se déroulait au Congo Belge.
Certes, ce n’est pas la première fois que la bande dessinée aborde la guerre de 14 sous d’autres cieux que celui de la Somme (on se souvient de "Papeete 1914" de Sébastien Morice et de Didier Quella-Guyot , ou encore "la grippe coloniale" d’Appolo et d’Huo Chao Si- sur l’après guerre dans l’Ile de la Réunion) mais là nous sommes plongés dans la région des grands lacs où l’unique mission des hommes de l’armée royale belge est de couler un cuirassé allemand (lisez le dossier en fin d’album, et vous découvrirez l’étonnant destin de ce navire de guerre.)
Sur une idée d'Appolo (tiens, tiens, le revoilà !), ce récit nous retrace l’histoire d’un aviateur, Gaston Mercier, pris entre son engagement militaire et son amitié pour le fameux « Madame Livingstone », son fixeur, comme on dit dans l’armée, métis de surcroit et se disant fils du grand explorateur.
Entre absurdité de cette guerre entre troupes coloniales, humanisme, et bravoure militaire se glisse une amitié profonde entre ces deux personnages ; parfaitement mis en image par Barly Baruti; le tout avec des paysages du Tanganyika.
Malgré une édition dans un format plus réduit que les albums Glénat habituels, la force du dessin reste puissante. Même dans les scènes nocturnes, le dessin est précis, parfaitement maitrisé et d’une grande beauté. Quelques pleines pages viennent renforcer, pour ceux qui en doutaient encore , le talent du dessinateur.

Cet album mérite donc toute votre attention, tant par le thème retenu, que par le dessin ,qui pour ma part, m’a littéralement bluffé.
Une véritable bouffée d’air frais dans une période estivale de grand calme éditorial.