Le coq et l'arlequin : Notes autour de la musique, 1918 de Jean Cocteau

Le coq et l'arlequin : Notes autour de la musique, 1918 de Jean Cocteau

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Jefopera, le 13 juillet 2014 (Paris, Inscrit le 9 avril 2009, 59 ans)
La note : 8 étoiles
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Cocteau et la musique

Jean Cocteau possédait tous les talents hormis celui de la musique. Conscient de ce manque, il aimait dire avec humour que le clavier d'un piano ressemblait à une mâchoire de requin prête à mordre. Ce qui ne l’empêchait pas d’avoir des idées sur le sujet et de les exprimer.

A la fin de 1918, tandis que Schoenberg réfléchit à un nouveau mode d’écriture reposant sur la série et que Berg compose les premières notes de Wozzeck, Cocteau publie un petit essai sur la musique intitulé Le coq et l’arlequin. Il est dédié à un jeune compositeur, Georges Auric.

C’est un joli jeu de massacre qui n’épargne pas grand monde : Beethoven, Wagner, tout le monde y passe. Debussy est jugé coupable d’avoir joué en Français mais en mettant la pédale russe, Schoenberg est qualifié de musicien de tableau noir et Stravinsky voit son Sacre du Printemps rangé au rayon des musiques d’entrailles, ces pieuvres qu’il faut fuir ou qui vous mangent.

A l’époque du jazz, du cinéma et des phonographes, Cocteau pose une question précise : comment la musique classique et le ballet traditionnel peuvent-ils continuer à intéresser le public ? Il nous faut une musique de tous les jours, assez de hamacs, de guirlandes, de gondoles ! Je veux qu’on me bâtisse une musique où j’habite comme dans une maison proclame-t-il dans son livre.

Cocteau trouve les formes musicales du XIXème siècle trop lourdes, compliquées et plus du tout en phase avec une société qui change à toute allure, au rythme des progrès techniques et des nouvelles modes. Il appelle à l’élimination de tout romantisme, refuse le chromatisme et souhaite rendre à l’harmonie diatonique la place qu’elle occupait autrefois. Pour lui, il faut revenir à la tradition française d’élégance et de légèreté, une musique française de France, dans la lignée de Couperin et de Rameau.

Cocteau nouera des relations privilégiées avec les musiciens du Groupe des Six (Darius Milhaud, George Auric, Arthur Honegger, Germaine Tailleferre, Francis Poulenc et Louis Durey), qui lui semblent illustrer ses idées et dont il se fait en quelque sorte le manager. Il inspire directement leur manifeste, dans lequel on retrouve, assorties de précisions techniques mais reprises assez fidèlement, les idées exprimées dans Le coq et l’arlequin.

De 1912 à 1924, Cocteau va également participer à l’aventure des Ballets russes, en écrivant l’argument de trois spectacles marqués par la dérision et la provocation, Parade, Le Bœuf sur le toit et Les Mariés de la tour Eiffel. A partir du milieu des années 20, sa contribution à des œuvres musicales prend un tour beaucoup plus sérieux : trois de ses pièces, Antigone, Œdipus Rex (inspirées des tragédies de Sophocle) et La Voix Humaine deviendront des livrets d'opéras.

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Les éditions

  • Le coq et l'arlequin [Texte imprimé], notes autour de la musique, 1918 Jean Cocteau,... [préface de Georges Auric]
    de Cocteau, Jean Auric, Georges (Préfacier)
    Stock
    ISBN : 9782234063150 ; 17,00 € ; 17/06/2009 ; 132 p. ; Broché
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