Monsieur Proust de Céleste Albaret

Monsieur Proust de Céleste Albaret

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Isis, le 10 juillet 2014 (Chaville, Inscrite le 7 novembre 2010, 79 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (39 864ème position).
Visites : 3 008 

Un testament-témoignage

A plus de 80 ans, Céleste Albaret, qui fut la dernière gouvernante et confidente de Marcel Proust au cours des neuf années de réclusion forcée, Bd Haussmann, puis rue Hamelin qui précédèrent sa mort en 1922, a accepté pour la première fois de raconter tout ce qu’elle a engrangé dans sa mémoire puisque, malgré les conseils de «Monsieur Proust», elle ne tenait pas de journal.
Ce recueil qui, lors de sa première édition, en 1973, reçut un accueil très réservé des critiques littéraires, semble aujourd’hui promis à une seconde vie en version de poche, nettement plus glorieuse.
Une renommée largement méritée, tant cet ouvrage, truffé d’anecdotes drôles, émouvantes ou parfois tragiques est savoureux. De multiples détails sur l’homme, autant que sur l’écrivain, puisque Céleste l’assista aussi fidèlement dans la réalisation de sa «Recherche» en lui conseillant l’adjonction de ces fameux «béquets» qui allaient lui permettre de revoir et corriger sans cesse son manuscrit jusqu’au matin où, triomphalement, il pourra lui annoncer «Ma chère Céleste, cette nuit j’ai mis le mot «fin» et, d’ajouter «maintenant, je peux mourir»
Cette femme toute simple venue de sa campagne se fait aussi, tout au cours de ces propos recueillis par Georges Belmont, un malin plaisir de battre en brèche certains clichés, fausses rumeurs, voire de purs mensonges véhiculés par de savants exégètes à l’égard du grand écrivain que, pour sa part, elle adula malgré sa tyrannie dévastatrice, mais aussi à cause de sa profonde humanité.
Que vous soyez ou non amateur de Proust, vous ne sauriez en tout cas rester insensible à l’extrême sincérité de ce témoignage au demeurant assez hagiographique, ou de ce que Céleste elle-même nomme, à l’approche de sa propre mort, son «testament». Comme le mentionne la quatrième de couverture, un «Proust unique de vérité».

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Proust .. un adorable despote ?

6 étoiles

Critique de Faby de Caparica (, Inscrite le 30 décembre 2017, 62 ans) - 27 novembre 2018

Bonjour les lecteurs ...

Voici le témoignage de Céleste, gouvernante de Proust et qui a vécu les 8 dernières années de sa vie aux côtés de l'écrivain.
Céleste va entrer au service de Marcel alors qu'elle n'a que 22 ans.
Longtemps, elle a gardé le silence sur ses souvenirs. Ce n'est qu'à l'âge de plus de 80 ans qu'elle se décidera à raconter, à dévoiler le véritable Marcel.
Céleste va se dévouer corps et âme pour l'écrivain .. disponible jusqu'à l'épuisement, acceptant l'attitude douce mais tyrannique de l'écrivain.
Il lui impose un rythme de vie complètement décalé, a des exigences digne d'un despote.
Céleste est dévouée, admirative ..devant ce " bourreau adorable " ( sic).
Céleste est simple, naïve, d'une admiration sans bornes.

On referme ce livre en étant complètement sidéré!
Comment accepter une telle vie ?
L'admiration de la gouvernante jusqu'à porter des oeillères et refuser l'évidence est souvent agaçante.
Je n'ai jamais été une grande fan de Proust .. lire ce témoignage ne m'a que conforté au sujet du personnage.
Mais la lecture reste néanmoins intéressante ...témoignage d'un temps révolu .

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