Le journal de la jeune Lydia (1912-1914) de Lydia Della Faille de Leverghem

Le journal de la jeune Lydia (1912-1914) de Lydia Della Faille de Leverghem

Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances , Sciences humaines et exactes => Histoire

Critiqué par JulesRomans, le 2 août 2014 (Nantes, Inscrit le 29 juillet 2012, 65 ans)
La note : 8 étoiles
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Lydia tisse sa toile de lin en Flandre et en Angleterre

Il s’agit pour l’essentiel d’un journal intime tenu de mai 1913 à septembre 1914 à quoi s’ajoute des souvenirs écrits en 1917 sur des faits de mai 1913. Son auteur Lydia della Faille de Leverghem est une jeune fille belge d’une quinzaine d’années au début du récit, vivant alors au château de Lackbors près d’Anvers dans une famille noble francophone évidemment même si ses membres comprennent le patois flamand de la région). La famille de celle-ci est à l’été 1914 composée de neuf enfants :

«Marie-Antoinette (Nany) a 16 ans, moi Lydia 15 ans, ensuite Edmond 14 ans, Alex 12 ans, Anne-Marie 10 ans, Cécile 8 ans, Harold 6 ans, André 3 ans, Raoul 20 mois».

L’ouvrage est préfacé par la fille de l’auteure qui a épousé bien plus tard le petit-fils de Charles de Broqueville, chef du gouvernement belge durant la Grande Guerre. Elle annote assez peu le texte, ce qui est gênant car évidemment Lydia rapporte pour information des rumeurs ou donne des chiffres fantaisistes. Ainsi peut-on lire page 40 puis page 41, en date du mardi 4 août 1914 que les Allemands ont envahi le grand-duché de Luxembourg (ce qui est exact) et pour le lendemain que les soldats du Reich ont pénétré dans le Limbourg hollandais (ce qui est faux). Il est à espérer qu’aucun lecteur ne prendra pour argent comptant la thèse complotiste développée comme suit :

« Il y a deux mois, les Allemands comme prétexte de guerre font assassiner par la Serbie le Prince héritier François Ferdinand d’Autriche ». (page 35)

Dans son journal Lydia évoque quelque fois son oncle Gaston della Faille de Leverghem (1870-1920), un homme de lettres et poète qui fut parrainé par René Bazin; Gaston della Faille de Leverghem s’engage dans l'armée au moment de l’ultimatum allemand à la Belgique. Le château de Lackbors est déjà vendu lorsque Lydia reprend le 1er août 1914 la rédaction de son journal (interrompue le 29 septembre 1913), c’est le jour où l’Allemagne déclare la guerre à la Russie.

Comme 300 000 compatriotes la famille de la narratrice passe en Angleterre, un nombre équivalent de sujets belges est en France pour la même période (voir à ce propos notre présentation du livre "Le premier exode : La Grande guerre des réfugiés belges en France").

Le "Journal de la jeune Lydia" est intéressant à un double-niveau car il permet de voir l’évolution psychologique que peut connaître une jeune fille et parce qu’il rapporte la façon dot furent ressentis les évènements qui débouchèrent sur l’occupation de 95% du territoire de la Belgique.

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