Les Reines de sang - Isabelle, la louve de France, tome 2
de Thierry Gloris (Scénario), Marie Gloris (Scénario), Jaime Calderón (Dessin)

critiqué par JulesRomans, le 29 juin 2014
(Nantes - 65 ans)


La note:  étoiles
Une vie très couleur isabelle
Tous ceux qui ont lu ou vu "Les rois maudits" de Maurice Druon seront immédiatement en terrain connu, même s’ils n’ont pas ouvert le premier tome. Isabelle dite de France est reine d’Angleterre car, fille de Philippe le Bel, elle a épousé Édouard II.

Thierry et Marie Gloris signent là un scénario qui vulgarise intelligemment une page capitale de l’histoire de France, il faut dire que l’un et l’autre sont historiens de formation. Le premier est né à Montbéliard, une ville chargée d'histoire qui a gardé de nombreuses spécificités culturelles.

Le récit se focalise sur la reine d’Angleterre mais n’oublie pas de développer la personnalité d’autres acteurs comme Robert d’Artois, Roger Mortimer (amant d’Isabelle et par ailleurs ancêtre de la princesse Diana à 342 reprises), l’enfance du futur Édouard III et Hugues le Despenser le Jeune (mignon de l’époux royal d’Isabelle). Par ailleurs le récit montre habilement comment conquêtes et révoltes extérieures au royaume d’Angleterre (comme l’Irlande) forgent le destin de certains personnages. Les trois premières pages ouvrent sur le rôle de Roger Mortimer dans le maintien de la domination de l’Irlande par la dynastie régnante à Londres.

La reine Isabelle apparaît comme vivant toujours dans un monde de mensonges et se tourmentant elle-même après avoir été beaucoup humiliée. Le graphisme est plaisant, les scènes de relations amoureuses sont plus sobres que dans le premier volume, le décor est très fouillé et porteur de nombre d’informations sur la vie en ce début du XIVe siècle.

Ce diptyque autour de ce personnage appartient à la collection "Les reines de sang" où l’on trouve également retracée la vie d’Aliénor d’Aquitaine, successivement reine de France et d’Angleterre au milieu et à la fin du XIIe siècle, Henri III est d’ailleurs à la fois le petit-fils d’Aliénor et le grand-père d’Édouard Ier.

La couleur isabelle provient de l’arabe أسد, hizah (lion), dans le sens de "couleur du lion". C'est un jaune clair tirant sur le beige.