Continent perdu de Norman Spinrad

Continent perdu de Norman Spinrad
(Lost Continent)

Catégorie(s) : Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique

Critiqué par Rotko, le 22 juin 2014 (Avrillé, Inscrit le 22 septembre 2002, 50 ans)
La note : 6 étoiles
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Deux siècles plus tard, à quoi ressemble la grosse pomme ?

Norman Spinrad, : chacun connaît Rêve de fer prix Apollo en 1974, uchronie relativement ambiguë où un écrivain de Sf, du nom d’Adolf Hitler, écrit un roman intitulé Le Seigneur de Svatiska, Spinrad était déjà connu pour Jack Barron et l’éternité, récit qui vaut le détour, notamment pour les réflexions qu’il suscite.

Continent perdu, nouvelle d’une centaine de pages, intéresse à plus d’un titre : en 1970 l’auteur évoque un XXIIIe siècle où la donne initiale a changé : finie la suprématie américaine blanche, sont actuellement au pouvoir des Africains qui ont repris, pour certains, les préjugés raciaux et le mépris des Yankees pour le reste du monde.

Au dessus du sol américain, un guide touristique convoie en hélicoptère, une bande de voyageurs afro-américains ou africains, dont les réactions face à l’âge de l’Espace donnent lieu à des jugements divers, exprimés à travers des filtres, car l’air ambiant est irrespirable.

Il y a certes des survivants dans l’univers terrestre et clos du métro, mais dans quel état ! le vocable métroglodytes a de la saveur

De bizarres silhouettes peuplaient la pénombre d’une allure indolente et désoeuvrée ou assises à même le sol nu et maculé, solitaires ou par petits groupes. La plupart des métroglodytes avaient une taille bien inférieure à un mètre cinquante et leurs épaules fortement voûtées les faisaient paraître encore plus petits. Leurs corps rachitiques étaient émaciés sous les haillons multicolores, dépenaillés et crasseux, qu’ils portaient en guise de vêtements…

Faut dire que le passé (notre futur !) a été catastrophique :

C’est dans la cité même que la Grande Panique a commencé. Imaginez ceci, mesdames et messieurs : à l’apogée de l’Age de l’Espace, il y avait plus de cent millions de voitures, de camions, d’autocars et d’autres véhicules sur les autoroutes et dans les rues de New-York. Une voiture pour deux adultes ! Regardez et essayez d’imaginer ce que pouvait être ce splendide spectacle de tous ces véhicules lancés en même temps sur la chaussée !

Pause d’une minute : roulez à vélo !

Notre regard de 2014 institue une distance face à ce qui était prévu en 1970, si bien qu’une double lecture s’impose : futuriste et rétrospective !

Pour le reste, Spinrad tricote sa petite histoire en alternant les narrateurs, il alimente des conflits idéologiques ( était-il bon ou mauvais, cet âge de l’Espace ? ) et des heurts de personnes. Une incursion dans le Principe de Plaisir, avec une machine idoine, mettra sans doute tout le monde d’accord.

Continent perdu n’est pas un chef d’œuvre, mais se lit bien, on respire un air frais, avec une bière belge, tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles !

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