Comme un chant d'espérance de Jean d' Ormesson

Comme un chant d'espérance de Jean d' Ormesson

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Hervé28, le 16 juin 2014 (Chartres, Inscrit(e) le 4 septembre 2011, 54 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 7 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (1 447ème position).
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"Dieu ne joue pas aux dés" Einstein

Nous avions laissé Jean d'Ormesson avec Marie et Dieu dans son précédent et épatant livre "Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit" et nous le retrouvons ici , en compagnie de Dieu et de Max Planck, théoricien du mur de Planck.
Loin de Plessis- Lez- Vaudreuil et de Symi, notre infatigable académicien prolonge son exploration des mystères de l'Univers avec ce dernier livre, intitulé comme "Un chant d'espérance", reprenant ainsi le titre du dernier chapitre de "Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit". La boucle est bouclée, comme souvent chez d' Ormesson.
Pourtant, comme un goût de "réchauffé" dans ce livre.
Rappelez vous, c'était en 1996: "Avant le tout, il n'y avait rien", incipit de "Presque tout sur presque rien" et "Il n'y avait rien. Et ce rien était le tout", dans "Comme un chant d'espérance".
Certes, Jean d'Ormesson finit par nous surprendre en publiant là où ne l'attend pas. Passant d'un livre testament à un livre de vulgarisation de cosmologie et de physique mathématique, publiant des livres de 250 pages une année, puis plus léger de 120 pages , une autre, j'avoue que son éclectisme est désarmant.
Dans ce roman, nous passons du tout au rien, du néant à la lumière, de Dieu au diable, des hommes à Dieu, du big bang à l'expansion de l'Univers mais aussi de la vie à la mort, de l'Ecclésiaste à Flaubert.
Jean d'Ormesson nous livre, une fois encore, et avec clarté, l'immensité de ses connaissance.
Pourtant, je lui préfère nettement ses ouvrages plus intimes comme "qu'ai-je donc fait" ou de (faux) souvenirs comme le magnifique "Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit" que j'ai relu déjà trois fois ou "Au plaisir de Dieu", (là, je ne compte plus mes relectures) ou encore plus ambitieux comme "la gloire de l'Empire".
Mais de boudons pas notre plaisir.
A la veille de rentrer dans la prestigieuse collection de "la Pléiade", je ne peux que saluer la sortie d'un ouvrage de mon auteur préféré.

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La genèse du monde, l'histoire de la science et l'existence de Dieu

8 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 3 janvier 2020

Jean d'Ormesson se prête ici à des interrogations métaphysiques qui le taraudent et qu'il s'apprête à traiter de manière récurrente, avec le même ton presque badin, l'air de ne pas y toucher. Il évoque la genèse du monde via le Big Bang, les interrogations de la physique qui s'ensuivent, l'histoire des sciences à ce sujet et l'existence de Dieu, mise en doute du fait de ces questions et découvertes. Quoiqu'il se déclare catholique, ses propos relèvent d'un certain agnosticisme, au moins d'un relativisme.
A la manière de la maïeutique, il pousse à l'interrogation la lectrice et le lecteur sur des sujets lourds de sens philosophiquement et ouvre la porte à des doutes. En cela, la démarche reste intéressante, même s'il eût pu approfondir ce qui reste souvent évoqué un tantinet en surface.

Et Dieu dans tout ça...

9 étoiles

Critique de Lecassin (Saint Médard en Jalles, Inscrit le 2 mars 2012, 68 ans) - 1 décembre 2014

« Dieu n’existe pas, il est ». Est-ce à dire qu’il n’est rien, c'est-à-dire tout ?
C’est en tout cas ce que Jean d’Ormesson nous fait toucher du doigt dans ce court essai qu’il présente lui-même comme un roman.

Fort de l’idée de Flaubert d’écrire un roman sur rien, Jean d’Ormesson, au soir de sa vie s’y risque : après « c’est une chose étrange à la fin que le monde » et « Un jour je m’en irai sans en avoir tout dit », il met avec ce court essai/roman la touche finale à cette trilogie de l’âge mûr et du questionnement existentiel en évoquant la parenthèse humaine au milieu de l’infini du temps entre le mur de Planck et le mur de la mort.

Nombreux sont les thèmes évoqués par l’auteur qui ont déjà été débattus par autant de scientifiques et de philosophes, mais qu’importe : la prose pleine d’élégance et de poésie de Jean d’Ormesson leur apporte un éclairage nouveau. Du grand art, Monsieur ! Et merci pour tout, même si vous devez me rétorquer : « De rien… ».

L'être et le néant

9 étoiles

Critique de Ndeprez (, Inscrit le 22 décembre 2011, 48 ans) - 20 novembre 2014

On aimerait tous avoir ou un grand-père comme Jean d’Ormesson... académicien, bardé de diplômes, l’homme n’est pas dénué d’humour. Il a néanmoins un tout petit défaut, il est croyant ! Il est beaucoup question de Dieu dans ce livre, sur le rôle qu’il aurait eu dans la création de l’univers et chose assez incroyable notre immortel arrive à réunir découverte scientifique et intervention divine. C’est un texte sur le néant, sur l’espace, le temps, la lumière et la beauté du monde. Mr d’Ormesson, vous ne m’avez pas fait changer d’avis sur Dieu, mais ce fut un réel plaisir de partager ces 160 pages en votre compagnie.

Un long poème sur Dieu

9 étoiles

Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 72 ans) - 1 août 2014

Quand Muriel Cerf sortait un bouquin, elle le qualifiait de « roman «. Or c’était bien plus de la poésie que de la fiction qu’elle écrivait. C’est un peu le même principe en ce qui concerne Jean d’Ormesson. Ainsi il qualifie son dernier ouvrage, ici présent, de « roman «, alors qu’il s’agit plutôt d’un long poème sur Dieu.
Quelle réussite et quel brio (une fois de plus) !

Extraits :


- La vérité est que sur l’avant-notre-monde comme sur l’après-notre-mort nous ne savons rien.

- Le coup de génie de Dieu est d’avoir créé l’espace et d’avoir créé le temps.

- (Prière de Jean d’Ormesson)
« J’ai aimé Dieu, qui n’est rien aux yeux des hommes qui ne sont rien. Je n’ai détesté ni les hommes ni les femmes. Et j’ai aimé la vie qui est beaucoup moins que rien, mais qui est tout pour nous. Je chanterai maintenant la beauté de ce monde qui est notre tout fragile, passager, fluctuant, et qui est notre seul trésor pour nous autres, pauvres hommes, aveuglés par l’orgueil, condamnés à l’éphémère, emportés dans le temps et dans ce présent éternel qui finira bien, un jour ou l’autre, par s’écrouler à jamais dans le néant de Dieu et dans sa gloire cachée. »

- Puisque rien ne peut sortir de rien, comment l’univers peut-il sortir du néant ? La question agite les hommes depuis qu’ils sont capables de penser. Et ils ont inventé mille fables et d’innombrables subterfuges pour éviter l’invraisemblable vérité : Dieu tire le monde de rien, c’est-à-dire de lui-même.

Comme un chant d'espérance

9 étoiles

Critique de Pabloemma (yaoundé, Inscrit le 22 juillet 2014, 37 ans) - 27 juillet 2014

ce livre, j'ai aimé le découvrir lors du passage d'Ormesson sur France 24. c'est un livre qui parle d’espérance comme il le dit et surtout de rêve. cet auteur détient un optimisme très élevé. j'aime bien l'écouter

Dieu maître de tout mais rien sans les hommes ?

10 étoiles

Critique de Eloisee (, Inscrite le 24 juin 2014, 43 ans) - 24 juin 2014

Après deux titres en alexandrins "C'est une chose étrange à la fin que le monde" (320 pages) et "Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit" (260 pages), on ne s'étonnera pas que le récent opus de J. d'Ormesson, tenant en 160 pages, ne mobilise qu'un hémistiche: "Comme un chant d'espérance"... Les questions métaphysiques - voire ontologiques - (Dieu, l'univers, l'homme, le hasard, la souffrance, le mal...), qu'il y évoque et dont il a déjà traité dans des ouvrages antérieurs, étant ce qu'elles sont, à savoir indécidables, il ne reste que la rhétorique pour disserter sur ces insondables mystères. En vertu de quoi l'auteur nous invite à partager, à propos de ces vastes sujets, sa foi et son espérance, dans le style charmeur qui est le sien. Si le fond ne renouvelle pas le sujet, la forme du moins retient l'attention.

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