Lignes
de Ryū Murakami

critiqué par Jules, le 27 janvier 2001
(Bruxelles - 79 ans)


La note:  étoiles
Un certain Japon, une certaine jeunesse
Voici un livre bien étrange qui nous décrit une partie de la vie et des gens au Japon.
La technique utilisée par l'auteur est assez adroite. Il n’y a quasiment aucun personnage qui se retrouve tout au long du récit. Pour faire le raccord entre les différents chapitres et les différentes tranches de vie, l'auteur raconte chaque fois dans le chapitre suivant l'histoire d’un personnage qui apparaît à la fin du chapitre précédent. Cela donne une sensation de continuité, un fil à suivre.
Pour le reste, nous semblons poursuivre, dans les premiers chapitres, une femme qui écoute les bruits émis par les fils électriques. Elle entend une conversation téléphonique sans tenir le cornet, voit les images de la télévision en lui tournant le dos. On la trouvera enfin au milieu du livre. Elle n'y reviendra plus qu'à la fin.
Pour le reste, toutes ces tranches de vies touchent de jeunes Japonais, ou Japonaises. Ils ont tous certaines choses en commun. Ils ont soit été battus pendant leur enfance par leurs parents ou un frère, soit ont été " touchés " par un père ou un grand-père, soit ont été obligés de " toucher " un père ou un grand-père, soit ont fait des séjours en hôpital psychiatrique, chaque cas pouvant se cumuler à un ou deux autres.
Les jeunes femmes font partie de clubs d’escorte ou sado-maso. Elles boivent ou se piquent. S'envoient en l'air couramment à douze ans, racolent n’importe quel homme en une heure dans la rue, pour le plaisir, et le ramènent chez elles. Les jeunes hommes sont d’une violence dingue, battent les femmes, crèvent des yeux, font éclater des nez et demandent s'ils vont achever leurs victimes ou non…
Des scènes de sexes à n’en plus finir, mais un sexe triste, mécanique, dans lequel on ne sait pas qui trouve un plaisir !… Il semble plutôt être un acte désespéré, une vaine tentative pour échapper à la solitude. Un monde fou, éclaté, perdu !. Si c'est cela Tokyo !…
Ce livre a été classé parmi les vingt meilleurs livres de l’année 2000 par la revue " Lire ". Je ne connais pas Tokyo, ni le Japon. Il est possible qu'il soit une excellente description d’un monde éclaté et d'une jeunesse perdue, courante là-bas. Je n’en sais rien et ne me permettrai donc pas de contester ce classement. Indiscutablement, l’ambiance est bien fixée et l'écriture est bonne.
Malsain 7 étoiles

C' est certainnement le livre le plus déroutant que je n' ai jamais lu. On y suit le long des chapitres, la vie quotidiennes de différentes personnes, l' une d' elles à le pouvoirs de voire les images et d' entendre les sons à travers les cables électriques.
Les personnages sont souvent violents et asociaux. S' il arrive ,que l' ont s' attache à eux c' est seulement par pitié, car tous ont une vie pathétique, certains sont employés dans des clubs de sado-masochisme d' autre se font battre, et certains ont même commis des meurtes. Tous sont solitaires et repliés sur eux-même, ils sont dépourvus d' âmes.
Murakami dépeint le quotidiens de japonais qui ont une vie sans intérêt et en marge de la société. Malgré un phénomène phantastique (le pouvoir de Yûko) se roman n' est absolument pas de la Science-fiction il est au contraire au plus près de la réalité. Une réalité impitoyable que l' on oublie parfois à travers laquelle vivent ces personnes.

Vivaldie - - 35 ans - 25 août 2005


Un livre coup de poing 8 étoiles

La stucture est éclatée, chaque chapitre raconte une tranche de vie d'un personnage, tous plus paumé et marginaux les uns que les autres. C'est cru et violent mais ça interpelle, ça laisse entrevoir un monde complètement desespéré dans les bas-fond de Tokyo mais avec une certaine compassion. J'ai beaucoup aimé mais pas au point d'en faire un livre culte (comme je pourrai le faire du film 'La vie rêvée des anges' qui m'a interpellé de la même manière)

Saule - Bruxelles - 58 ans - 20 avril 2001