J'étais à leurs côtés dans le couloir de la mort
de Tyree Bailey

critiqué par Le rat des champs, le 31 mai 2014
( - 73 ans)


La note:  étoiles
Un cri...
Un cri... De douleur, de révolte, peut-être même aussi de colère. Quand tu l'auras entendu, ami lecteur, il résonnera encore longtemps en toi. Entretemps, tu auras, j'en suis sûr, versé quelques larmes lors de la lecture de ce livre exceptionnel. Oui, des larmes, d'émotion, bien sûr, mais aussi d'impuissance devant l'horreur quotidienne de ce que vivent les condamnés à mort du Texas. Et disons le d'emblée, quitte à choquer certaines belles âmes, peu importe que la personne assassinée par la "justice" texane soit coupable ou innocente, puisque rien au monde ne peut justifier une telle torture.

C'est un livre fort, très fort, et courageux, puisque son auteur est toujours emprisonné au Texas et qu'il risque de subir la vengeance de ceux qu'il dénonce. Pourtant, il n'y a aucune haine chez Tyree Bailey, on n'y trouve rien d'autre qu'une immense compassion pour les multiples victimes de ce système inhumain.

Bien sûr, beaucoup de textes magnifiques ont été écrits sur la peine de mort, de Victor Hugo à Roger Mc Gowen, une autre victime de l'horreur texane. Rien de nouveau donc sous le soleil, mais la pierre que Tyree ajoute à l'édifice, c'est la parole de centaines d'hommes et de femmes qui ont subi une double peine, l'emprisonnement dans des conditions ignobles, suivi d'une mort révoltante. Il est la voix des sans-voix, de la multitude des personnes assassinées par l'Etat du Texas, qu'elles soient coupables ou comme c'est très souvent le cas, innocentes et victimes d'un procès bâclé. Pouvez-vous imaginer que douze personnes puissent décider de faire tuer quelqu'un et qu'ils arrivent encore à se regarder dans un miroir? Que des gardiens attachent un condamné puis l'exécutent avant de retourner tranquillement chez eux embrasser leur femme et leurs enfants? Pouvez-vous comprendre la souffrance des pères et des mères qui assistent au meurtre légal de leur enfant? Non, bien sûr, personne ne le pourrait, et pourtant, ça se passe dans un pays qui se prétend civilisé, démocratique et imprégné de valeurs chrétiennes.

Et puis, surtout, comme l'écrit Julia, sa compagne, chaque fois qu'un homme est exécuté, c'est une gifle au visage de l'humanité.
la vérité toute nue ! 10 étoiles

ce ne sont pas des journalistes qui parlent mais des prisonniers, des parents, des gardes.... un témoignage à la limite de l'insupportable... l'horreur absolue du goulag américain. Si l'on juge de l'humanité d'un pays par ses prisons..... no comments

Shay - - 78 ans - 14 juin 2014