Les menthes sauvages
de Christian Signol

critiqué par Heyrike, le 2 septembre 2003
(Eure - 56 ans)


La note:  étoiles
Le courage d'une femme
Le roman débute en 1932 et fait suite au premier volume "Les Cailloux Bleus".
Vingt ans ont passé Philomène et Adrien, ont eu quatre enfants. Depuis son retour des tranchées Adrien est devenu taciturne, se refusant à raconter l'horreur qu'il y a connu ce qui attriste Philomène qui ressent comme une cassure dans leur vie de couple. A la mort de Delaval, Adrien apprend qu'il est son fils naturel, lui et Philomène héritent du domaine.
Tous les deux connaissent l'humiliation de la débâcle de 1940 et décident d'entrer dans la résistance. Philomène est arrêté et subit les pires traitements, elle ne doit sa survie qu'à l'intervention des FFI annonciateurs de la libération.
La paix revenue, Adrien et Philomène tente de reprendre une vie normale, malgré leur fils Guillaume qui a du s'enfuir en Algérie pour avoir collaborer avec les Allemands.
Les années 1950 sont difficile pour Philomène qui voit ses enfants partir chacun leur tour en ville dans l'espoir d'une vie meilleure, loin des dures réalités du travail de la terre.
La création du marché commun avec ces impératifs de productivité accélère la désertification des campagnes et rapidement Quayrac se vide petit à petit de ses habitants, laissant Philomène et quelques anciens du village seuls. Après la mort de son mari elle continue obstinément, contre l'avis de ses enfants, à vouloir rester à Quayrac telle la gardienne du village et des souvenirs d'une vie bien remplie, bercé par les voix de tous ceux qui ont disparus.
Comme pour "Les Cailloux Bleus" l'histoire est prenante, une superbe façon de graver à jamais dans nos mémoires une histoire populaire dont les thèmes principaux sont la joie de vivre, une passion indéfectible pour la terre et une conscience de nos racines ancestrales communes.