Les cailloux bleus
de Christian Signol

critiqué par Heyrike, le 2 septembre 2003
(Eure - 56 ans)


La note:  étoiles
Une enfance dans les Causses
Une famille de métayers Quercyçoise lutte pour survivre en ces années 1890 entre mauvaises récoltes et méventes du bétail tout en étant obligé de rendre des comptes au "Maître Delaval" qui régit son domaine et le village de Quayrac, dont il est le maire, comme un seigneur. Etienne, le fils aîné, est contraint de partir pour le service militaire, car ses idées républicaines, qu'il profère à tout vent, ont mis son père dans une situation délicate vis à vis du Maître qui voit d'un mauvais œil ces opinions "révolutionnaires". Cela entraîne un bouleversement terrible dans la vie de la famille Laborie et notamment pour Philomène âgée de 7 ans. La mort du père, quelque temps après, va sceller leur avenir.
Tous les événements d'une vie racontés de façon si simple et si tendre, font que l'on s'attache petit à petit au personnage de Philomène qui mène une existence rude mais tellement intense et passionnée, que les épreuves deviennent pour elle autant de raisons de croire et de lutter pour préserver les siens du malheur.
Tour à tour elle assiste à la mort de son père, effectue ses premiers pas à l'école où elle apprend à lire et y découvre la passion des livres, connaît la séparation tonitruante de l'église et de l'état, les dissensions dans les familles dues à l'effervescence politique du début du XIXe siècle, et va être plongée dans la tragique boucherie de 14/18 à travers son mari, Adrien, qui est envoyé au front et surtout son frère qui est fusillé pour avoir participé aux mutineries de 1916.
Un bon roman, à l'écriture simple, que le talent de conteur de Christian Signol met en valeur, nous entraînant vers une époque où les racines et les valeurs d'un terroir étaient les principes essentiels et vitaux à tout individu aspirant au bonheur sans que rien d'autre ne puisse venir se substituer à celles ci.